6. L’âme embryon dans l’âme matrice
Guidance des Hathor : les Guilgoulim niveau 2 - Troisième partie
Nous commençons, aujourd’hui, une notion extrêmement importante. L’homme vient sur terre avec, en principe, trois niveaux d’âme appelés NA’HAM, Nefesh, Roua’h et Neshama.
Vu que les niveaux de la ‘Haya et de la Ye’hida ne se trouvent que chez les très grands justes, ils ne sont pas activés chez la plupart des personnes.
Nous rappelons les 5 niveaux de l’âme :
- Nephesh – 1er niveau – petit souffle – correspond au pouce
- Roua’h – 2ème niveau – souffle plus dense (le vent) – correspond à l’index
- Neshamah – 3ème niveau – souffle de vie – correspond au majeur
- ‘Hayah – 4ème niveau – la vie – l’Âme groupe – correspond à l’annulaire
- Ye’hidah – 5ème niveau – l’Âme individuelle, l’unité (l’âme véritable). Ce niveau de l’âme ne peut être contenu dans un réceptacle (keli). L’essence de l’âme est illimitée. – correspond à l’auriculaire.
En fautant, l’homme abîme l’un de ses niveaux d’âme, ou même les trois. La faute correspond au péché (‘hata), dont la définition littérale est « ce qui manque le but ». Le mot transmet l’idée de faire une erreur ou manquer une cible.
Si l’homme faute, il doit revenir en guilgoul, afin de réparer ce qu’il a abimé. Mais le retour se fait d’une manière différente de la 1ère descente :
S’il a abîmé son Nefesh (par exemple, il a volé pour se nourrir, etc…) le Nefesh revient d’abord seul. On ne va pas donner à cet homme les 3 niveaux à réparer en même temps car il est plus difficile de réparer que de protéger ; s’il n’a pas su les protéger, il ne pourra pas, à plus forte raison, les réparer.
Les 3 niveaux d’âme sont donc séparés, et on les fait descendre dans 3 personnes différentes.
Son Nefesh se trouve dans un corps et il fait son tikoun. Mais il ne peut récupérer son Roua’h de son vivant, parce qu’il n’a pas encore été réparé et, selon les principes des guilgoulim, un morceau d’âme non réparé ne peut se trouver dans le même corps qu’une partie réparée.
Pour être réparé, son Roua’h descend dans un autre homme, habillé à l’intérieur d’une structure différente dont nous allons, maintenant parler. Il en est de même pour la Neshama. Pourquoi ?
Il est un principe fondamental selon lequel le Nefesh peut descendre seul, dans un corps. Mais, pour que le Roua’h puisse descendre, il faut qu’il y ait d’abord un support, qui est un Nefesh. De la même façon, la Neshama, pour descendre, a besoin de 2 supports nishmatiques, un Nefesh et un Roua’h.
Où le Roua’h et la Neshama vont-ils trouver ces supports, puisqu’ils ne peuvent être dans le même corps que d’autres parties abîmées ?
L’Univers Intelligent et Bienveillant a créé le NEPHESH HAGUER, un type d’âme très particulier, avec une fonction unique, sans laquelle l’homme ne pourrait exister. Le NEPHESH HAGUER ou « Nephesh du rapprochement », appartenait à une personne qui a transmuté au cours de sa vie pour recevoir un ibbour, un supplément d’âme provenant d’un maître ascensionné, ce qui lui a permis de changer de Nephesh, ce peut être un converti, comme Abraham qui fut le premier converti de l’histoire.
Ainsi, il a été révélé par Isaac Louria :
« Parfois le Roua’h, ou des niveaux plus hauts de l’âme des Justes, des Tsadikim, rentre dans un homme par le biais du Ibbour. »
Nous avons parlé de ce phénomène de WALK IN dans l’article précédent.
Rabbi ‘Haïm Vital dans son Shaar Haguilgoulim, a révélé que, depuis longtemps, nous sommes tous, en tant qu’humain adamique des guilgoulim qui avons reçu un Nephesh Haguer et parfois même, un Roua’h Haguer, selon que nous venons pour réparer le Roua’h ou la Neshama.
Il existe donc trois sortes de personnes :
- Ceux qui viennent réparer le Nefesh.
- Ceux qui viennent réparer le Roua’h habillé d’un Nephesh Haguer.
- Ceux qui viennent réparer la Neshama habillée d’un Roua’h Haguer et d’un Nephesh Haguer.
En tant qu’humain adamiques du XXIème siècle, nous avons donc tous en nous une structure de WALK IN. Plus quelqu’un est grand spirituellement aujourd’hui, plus on est sûr qu’au niveau Nephesh et pour certains même au niveau Roua’h, ils portent une configuration d’âme WALK IN.
Mais comme l’explique le Ari Hakadosh, le Nephesh Haguer, avant de descendre en incarnation, a un rôle fondamental dans les mondes supérieurs. Le WALK IN de la conversion n’est que l’une de ses modalités de fonctionnement. Le Zohar, dans la parashat Chla’h, révèle que le Nephesh Haguer vient de zivougim (accouplements) de très grands Tsadikim (Justes) qui sont dans le Gan Eden haelyon (le paradis du haut). Qu’est-ce que ça veut dire ?
Le Zohar nous apprend que les âmes sont soit masculines, soit féminines, et cela n’a rien à voir avec le genre. Un homme peut porter une âme féminine, et une femme peut porter une âme masculine. Dans le cas de grands Justes, de Maîtres ascensionnés, ils se trouvent dans le jardin d’Eden (paradis) Supérieur, contrairement au commun des mortels qui se trouve (au mieux), dans le Jardin d’Eden inférieur.
Lorsque ces âmes réparées se retrouvent dans le jardin d’Eden Supérieur, elles continuent à s’unir et mettent au monde des « fruits » plus grands encore que ceux qu’ils ont pu produire en bas.
Elles s’unissent à ‘Hatsot Halaila.(au milieu de la nuit). D’après la Kabbalah, ‘Hatsot est un temps privilégié pour se connecter au Divin et pour étudier les secrets de la Torah, car l’âme a une sensibilité spirituelle particulière à ce moment là.
Cette union des âmes dans le Gan Eden explique pourquoi de nombreux Tsaddikim mariés ensemble n’ont pu avoir d’enfant dans ce monde, parce que leurs unions ne devaient pas produire des fruits terrestres, mais uniquement des fruits célestes, des WALK IN. Ce sont des âmes spéciales.
C’est la cas par exemple de Mère et de Sri Aurobindo, parmi le peuple des Nations.
Et celui du Rabbi de Loubavitch et de son épouse ‘Haya Mouchka, parmi le peuple d’Israël.
Au départ, le Nefesh Haguer n’a pas été créé pour être employées comme supplément d’âme ou WALK IN, mais pour élever les autres âmes. Son rôle était surtout de faire monter les âmes du Gan Eden hata’hton (Jardin d’Eden inférieur)), au Gan Eden haelyon (Jardin d’Eden supérieur), pour qu’elles puissent s’y renforcer et se remplir de lumière. Il en est de même, bien sûr, pour le Roua’h Haguer, sur une note plus haute.
La transmutation qui a donné lieu à un phénomène de Ibbour est considéré comme une mort et une renaissance.
D’autre part, lors de la conception de l’enfant, les parents attirent le Roua’h de leur enfant, et ils attirent en même temps le Nefesh Haguer qui vient systématiquement du Partzouf Noukva qui correspond à la Séphira Malkhout dont nous avons parlé dans la première partie, « Pour sauver les Anges, il faut sauver l’Homme ! »
Ce qui nous connecte à ce monde, c’est la dimension du Nephesh Haguer et du Roua’h Haguer (s’il y a lieu), qui est en nous, et c’est la dimension Malkhout, la dimension matérielle. Tout le Projet divin est de connecter ce monde matériel de la Malkhout à Dieu.
Ainsi nous avons vu qu’une même âme peut descendre dans trois personnes différentes, dans des configurations différentes. C’est un des grands secrets des guilgoulim. « Haguer » signifie »celui qui revient de loin ». Ce peut-être une âme non-adamique qui a transmuté pour recevoir une âme adamique. Nous avons parlé de ce cas particulier dans « L’ère du sacrifice des Portails Organiques« .
Le Nephesh Haguer est une structure nishmatique (structure d’âme) qui ressent des manques et éprouve le besoin de les combler. Il se sent en état de péché, comme s’il avait manqué le but de sa création d’être humain, il cherche sa mission. En effet, de la même façon que nous avons en nous la fonction de la faim, qui nous pousse à manger afin que nous ne mourions pas, l’âme est aussi dotée d’un sentiment de manque qui fera qu’elle cherchera à combler ses besoins.
Une âme en bonne santé est dotée de ce mécanisme appelé Nefesh Haguer, ou Nefesh du rapprochement, qui fait que l’on cherche comment se rapprocher du Divin.
C’est donc un cadeau de recevoir ce Nefesh Haguer.
Celui ou celle qui a le mérite d’approfondir ses ressentis, et qui cherche à les comprendre, attire le Nephesh Haguer qui le pousse à s’améliorer.
Qu’advient-il de l’âme qui s’est réparée ?
Le Nephesh qui s’est réparé a besoin d’un Roua’h, pour continuer à progresser. Il reçoit le Roua’h réparé d’un tsadik auquel il ressemble sur des points très particuliers du bien, de la vérité et du service divin. Il aura ce Roua’h en échange du sien parti chez quelqu’un d’autre.
Le Juste (le Tsaddik), est celui qui ne vit que pour faire du bien, d’abord à soi-même, puis aux autres. Même après leur mort, les Justes n’ont pas de repos et continuent à faire du bien. Dieu fait donc descendre le Roua’h d’un juste, pour permettre au Nefesh réparé de continuer à progresser. De même, dans le corps qui a reçu le Roua’h et l’a réparé, cet homme-là a besoin d’une Neshama et il va recevoir celle d’un Juste.
On reçoit le Roua’h ou la Neshama d’un tsaddik avec lequel on a des affinités. Cela ne se fait pas par un guilgoul, mais par un ibbour, c’est-à-dire un WALK IN, puisque cette partie d’âme vient en nous durant notre vie. Mais la progression reste notre mérite puisque le Roua’h ou la Neshama du Tsaddik vient en nous, uniquement pendant un certain temps, afin de nous aider.
Nous devons expliquer cette procédure en détail :
Si la personne qui avait le Nephesh est morte, et que la personne qui a le Roua’h est arrivée à un bon niveau, le Nephesh qui est en haut voit son Roua’h qui est en bas, en bonne santé et demande à le récupérer. Le Nephesh quitte alors le Gan Eden et se met dans le corps du vivant qui a son Roua’h, et il se trouve avec le Nefesh Haguer dans ce corps, avec son Roua’h. Si la Neshama a aussi été réparée et veut redescendre, les 3 niveaux se retrouvent dans la même personne, avec le Nefesh Haguer.
Mais cela engendre énormément de questions.
- Tout d’abord : est-ce que l’on ressent tous ces changements ?
- La personne vivait au début avec seulement un tiers d’âme, puis elle se reconstitue ; ressent-elle la différence ?
- Recouvre-t-elle son identité, quand elle récupère les autres parties de son âme ?
Il semble qu’il y ait deux vies qui se superposent dans cette existence : la personne avec sa famille, ses joies, etc… et une autre vie qui la dépasse complètement.
L’être humain est finalement comme un bateau à la surface de l’eau, au-dessous duquel il y a toute une profondeur, un monde mystérieux, dont il n’a même pas conscience, mais qui est caché à l’intérieur lui.
Nous avons vu qu’une âme fondamentale est composée de la Neshama, du Roua’h et du Nephesh.
La Neshama est la prise de conscience du pourquoi de l’existence, c’est-à-dire du projet fondamental et de notre place dans le projet. Le projet fondamental doit nous être révélé, car nous ne pouvons l’inventer, et cette révélation est captée par le niveau de l’âme appelé Neshama. Vivre en adhérant totalement à ce projet est la force de la Neshama.
Le Roua’h, quand à lui, est la conscience qu’il existe autre chose que ce monde, ses besoins, et la nécessité de combler ces besoins ; c’est la conscience spirituelle qui est dans l’homme ; il vit en relation avec se spiritualité, mais il ne vit pas à l’intérieur d’un projet.
Au niveau du Nephesh, sont toutes les forces dont nous avons besoin pour nous réaliser sur terre ; ce sont les forces de la vie qui consistent à avoir un travail honnête, une vie familiale droite, dans la fidélité, et donner une bonne éducation à ses enfants…
Si l’être humain est en possession de toute sa structure nishmatique, par le Nephesh, il a la réussite matérielle dans ce monde, d’une manière morale. Au niveau du Roua’h, il a aussi un sens spirituel très développé. Enfin, au niveau de la Neshama, il a conscience que tout cela lui a été donné dans un but ; il cherche donc quoi en faire, et sa place dans le projet Divin.
Lorsqu’il est descendu pour la 1ère fois, l’humain avait la possibilité de réussir sur les 3 niveaux, mais il a fauté. La conséquence directe de la faute (le ‘Heth), est la déconnexion des 3 niveaux : non seulement nous blessons et abimons le niveau où nous fautons, mais il ne peut plus se connecter avec les 2 autres niveaux. Chaque niveau se retrouve seul ; c’est là que commence le principe des guilgoulim.
Le ‘Heth est la 8ème lettre de l’alphabet hébraïque, qui correspond à l’obstacle, l’épreuve, la limite… C’est aussi la Justice, 8ème arcane majeure du Tarot. Il y a une notion d’enjeu, d’urgence, rien n’est impossible, ou est une question de motivation, d’engagement, d’ASSURANCE.
C’est la RÈGLE qui complète le COMPAS et l’ÉQUERRE du franc-maçon. Le chiffre 8 évoque le lemniscate, le mouvement d’énergie qui anime tout ce qui vit, c’est pourquoi il est dit que le Juste doit tomber 7 fois et se relever 7 fois. La faute est un tremplin pour aller plus haut. La faute n’est donc pas simplement une erreur, c’est avant tout une opportunité pour grandir ! C’est ainsi que nous comprenons que la faute d’Adam n’était pas une erreur, elle devait avoir lieu et fait partie du projet Divin qui est hors du temps.
La faute engendre la réparation, c’est un système extraordinaire.
Lorsqu’il reviennent en guilgoulim, les niveaux de l’âme ne peuvent le faire ensemble, tant qu’ils sont encore porteurs de leur faute responsable de la déconnexion. C’est pourquoi il y a des tiers d’âmes, dans des personnes différentes.
Il est évident que les êtres humains porteurs d’un tiers de leur âme, ressentent que des dimensions leur manquent :
- Par exemple, un homme du niveau Nephesh va avoir une bonne réussite dans le travail, le couple, les enfants… mais il se rendra compte d’un vide, un manque, dans sa vie.
- Un autre qui a seulement le Roua’h pourra être très spirituel mais, n’ayant pas le Nefesh, qui est la réussite de la vie terrestre, il ne sera pas heureux en famille, en couple.
- Celui qui est sans la Neshama, n’aura pas la dimension du sens de sa mission. Les humains de niveau Neshama, s’ils n’ont pas une assise dans un bon Nephesh et un bon Roua’h, seront de grands idéalistes, mais sans aucune réalisation concrète et sans réussite dans leur vie privée.
Ce monde est créé sur le principe de « ashan », avec les lettres : Ayin Shin Noun :
- Ayin pour Olam (monde): l’espace,
- Shin pour Shana (année), le temps
- Noun pou Nefesh, l’humain.
Tout existe seulement dans l’espace et le temps qui dépendent de l’homme et sont définis par rapport à lui.
Toute réalité, dans ce monde, doit pouvoir se retrouver à tous les niveaux : dans le temps, dans l’espace et dans l’humain.
Par exemple, la notion d’exil, existe aux 3 niveaux.
Le Ari HaKadosh révèle qu’il y a un exil (galout) dans le temps et un exil dans l’homme, en plus de l’exil dans l’espace. La racine du mot guilgoul (réincarnation) est galout (exil), car le guilgoul est un exil, dans le temps et dans l’humain.
Lorsqu’une âme descend la première fois, cela se fait au moment précis qui lui correspond le mieux dans le temps historique, afin de réaliser son projet. Mais, quand elle doit revenir en guilgoul dans d’autres générations, elle est en exil dans le temps, car ce n’était pas le moment prévu pour elle initialement, dans son projet. Or, elle revient plusieurs fois. Il y a aussi un exil dans l’humain, car les morceaux de l’âme sont éparpillés dans différentes personnes.
Chaque morceau d’âme n’aurait pas dû être seul, mais aurait dû être connecté aux autres niveaux, dans un corps qui devait contenir tous les niveaux en même temps. En réalité, tant que nous ne serons pas dans le temps de la Délivrance, nous sommes tous en exil.
Comment savoir dans quel type de guilgoul nous sommes ?
Quelqu’un d’instable, qui n’arrive jamais à s’installer est un guilgoul de Nefesh ; il doit investir dans le travail, la famille, les enfants, les amis, construire sa vie là où il est, car c’est là sa réparation.
Celui qui a un mal de vivre et se sent mal dans sa peau est un guilgoul de Roua’h ; il doit étudier la Torah et pratiquer un ou plusieurs rituels spirituels, et c’est ainsi qu’il fera la réparation de son Roua’h.
Celui qui sent constamment un vide dans l’existence, qui cherche un sens à sa vie, et à toujours utiliser à bon escient le temps qui lui est donné, est dans un guilgoul de Neshama ; ce qui le réparera, c’est l’étude des secrets de la Tradition Primordiale.
Pour résumer, nous avons 3 niveaux de l’âme qui reviennent en guilgoulim, Nefesh, Roua’h et Neshama.
Le Nefesh est la partie de l’âme qui est la plus proche de ce monde ; elle est la matrice de toute notre activité matérielle (de nos actions positives, qui nous construisent et construisent le monde ; les actions négatives viennent, elles, du mauvais penchant (yetser hara).
Le niveau du Roua’h est l’activité sentimentale, le monde des qualités qui nous édifient, et qui édifient les personnes que nous aimons. Par exemple, nous respectons ceux qui méritent de l’être, et nous craignons, ou nous aimons, exactement comme il le faut. Au contraire, si nous n’aimons pas assez et que l’autre en souffre, ou si nous aimons de façon exagérée, ou ne l’exprimons pas de la bonne manière, cela vient d’un Roua’h abîmé, qui doit être réparé.
La Neshama correspond à toute activité qui vient d’un idéal, d’aspirations. Celui qui a une Neshama sent un manque, c’est le monde de sa conscience et de son idéal, de la relation avec Dieu.
Dans un homme utopique, les 3 niveaux fonctionnent normalement, et il se réalise dans ces 3 types d’activités. Mais, en réalité, nous faisons tous des erreurs et abîmons les 3 niveaux de notre âme, d’où la nécessité de revenir en guilgoul.
On retrouve ces mêmes 3 étapes, dans la vie d’un homme. Ce sont la jeunesse, l’âge adulte et la vieillesse.
- Dans la jeunesse, on n’essaye pas encore de construire, et l’on s’investit surtout dans le monde concret.
- Puis, à l’âge adulte, on construit son monde sentimental.
- Enfin, dans la vieillesse, on se pose les grandes questions de l’existence ; c’est la Neshama qui se réveille et l’on se demande ce que l’on a réalisé durant cette existence, et quel en est le sens.
Le Ari HaKadosh parle du cas théorique où l’on naît pour la 1ère fois, et les 3 niveaux ne sont donc pas encore abîmés.
L’homme va mériter de voir se dévoiler dans cette vie les 3 niveaux.
Dès la naissance, le Nefesh entre en lui. Et, si la progression de cet être se fait normalement (ses parents l’enseignent peu à peu, par de petites actions qui construisent son Nefesh), il aura le mérite de voir entrer en lui le Roua’h à 12 ans pour une fille et 13 ans pour un garçon. Tout à coup, l’enfant pénètre dans une nouvelle dimension, la dimension sentimentale et il commence à ressentir amour, peur, respect… Il entre dans l’adolescence. Jusque là, il était incapable d’aimer vraiment, ou de respecter, car il cherchait seulement à combler ses propres besoins. Désormais, il pourra aimer les autres et les respecter, simplement parce qu’ils méritent d’être aimés et respectés ! Ensuite, vers 20 ans, la Neshama entre en lui.
Isaac Louria nous fait donc comprendre le déphasage entre la réalité toraïque et notre réalité. Selon le Ari, un homme pourrait se marier vers 13 ou 14 ans, et parfaire son monde sentimental entre 13 et 20 ans, soit en seulement 7 ans ! Ensuite, il pourrait se consacrer à l’activité nishmatique, qui est censée être la plus importante dans notre vie. Mais, pour nous, cela est beaucoup plus difficile.
Les Maîtres d’Israël expliquent que le niveau intermédiaire, celui du Roua’h, est la jonction entre le monde concret et la dimension spirituelle. Pour arriver à vivre connecté au monde spirituel, tout en étant pleinement dans celui-ci, il faut être construit sur le plan sentimental. C’est pourquoi le Yetser Hara se trouve au niveau du Roua’h, et les forces contraires font tout pour nous empêcher de réaliser cette connexion.
Pour vous donner un indice important, sachez que vos doigts sont liés à une partie de votre âme :
- Le pouce : Nephesh
- L’index : Roua’h
- Le majeur : Neshama
- L’annulaire : ‘Hayah
- L’auriculaire : Ye’hidah
Regardez à quoi vous sert l’index à montrer du doigt, à juger.. L’auriculaire vous révèle des secrets… Quand au majeur, je vous laisse deviner !
L’homme n’est créé que pour faire la jonction entre les monde d’en-haut et d’en-bas, et cela s’opère par le Rouah, la dimension sentimentale.
L’homme est doté de forces inimaginables, pour réussir dans ce domaine. Mais c’est aussi le domaine où les forces contraires s’opposent le plus, car elles savent que rien ne pourra être construit, sans la dimension du Nephesh, c’est-à-dire la relation avec autrui.
Si quelqu’un n’est pas arrivé à faire le tikoun (la réparation) de son Rouah à 20 ans, la Neshama ne pourra entrer en lui, et il aura seulement le Nephesh et le Rouah. Il s’agit donc d’une personne qui aura réussi sur le plan matériel (Nephesh réparé), mais aura beaucoup de problèmes sentimentaux. Dans ce cas, il pourra être très spirituel, mais ce sera seulement dans une forme de croyance qui ne le construit pas, non connectée à ce monde, et donc une fuite de la réalité matérielle à transcender. Il pourra devenir moine ou tenter le Nirvana… Mais il ne transformera pas ce monde.
De même, on peut trouver un homme qui n’a même pas terminé la réparation de son Nephesh, et qui n’aura donc ni Roua’h, ni Neshama. Son Nephesh devra revenir, autant de fois qu’il le faudra pour qu’il le répare. Quand il y parvient, le Roua’h peut entrer en lui. Il doit quitter ce monde puis revenir avec son Roua’h. Si, dans ce guilgoul, il termine aussi son Roua’h, il doit quitter à nouveau ce monde, et les 3 reviennent ensemble.
Il y a donc au moins 3 guilgoulim successifs :
- le Nefesh revient seul ;
- puis le Nefesh avec son Roua’h ;
- puis ils reviennent avec aussi la Neshama.
Pour pouvoir exister véritablement, il y a donc au moins 4 venues (dont 3 guilgoulim), qui correspondent aux 4 lettres du Nom divin.
Nous avons vu que les différents niveaux de l’âme ne peuvent revenir ensemble pour faire leur tikoun. L’âme est séparée en 3 et l’homme revient d’abord en guilgoul Nefesh puis, s’il a réussi, en guilgoul Roua’h, puis Neshama. Celui qui a fait le tikoun de son Nefesh, s’il a terminé son temps sur terre, quittera ce monde, ce qui lui évitera de perdre son acquis, puisqu’il est difficile de ne pas chuter. Mais, s’il n’a pas terminé son temps, il ne pourra recevoir son propre Roua’h ; il pourra seulement en recevoir un autre : par le système du ibbour, il recevra le Roua’h d’un Tsaddik, qui lui permettra de progresser.
En effet, les différentes parties de l’âme ne peuvent venir en nous qu’au moment de notre conception ; elles ne peuvent pas se rajouter plus tard, durant la vie.
Seul le système du Walk In, permet l’introduction d’une nouvelle âme après la conception. C’est un système extrêmement astucieux qui va permettre à l’être humain, adamique ou non-adamique, de trouver une issue pour sortir de ses limites et aller vers son salut.
Mais lors de la conception, le système est quasi mécanique, il y a un lien essentiel entre notre âme et notre corps, c’est pourquoi l’un ne peut exister sans l’autre, et notre âme a besoin d’être liée à notre corps dès la conception, sans que rien ne puisse s’ajouter en dépit de notre volonté… C’est magique ! Et c’est la raison pour laquelle une personne qui serait possédée (un dybouk) ne pourrait l’être que parce qu’elle a donné son accord… Nous y reviendrons.
La réparation des parties d’âme
Quand la réparation du Nephesh est terminée, la personne quitte ce monde. Le Nephesh revient ensuite avec le Roua’h qui reçoit, à son tour, sa réparation, dans cette nouvelle tranche de vie. Après quoi le Nephesh et le Roua’h réparés reviennent, par une nouvelle conception, avec la Neshama, pour qu’elle soit aussi réparée. Puis, ils partiront et seront en attente de la Résurrection.
Quand l’homme revient avec son Nephesh réparé, pour réparer son Roua’h, il va fauter. Mais ses fautes ne vont toucher que son Roua’h, sans pouvoir abîmer son Nephesh. Sinon, ce serait un guilgoul à l’infini !
Ensuite, dans le guilgoul suivant, les fautes ne toucheront que la Neshama. Car le Yetser hara, les forces contraires, ne s’attaquent qu’à ce qui est en situation de progrès, pour empêcher cette progression. Il ne peut détecter, et s’attaquer, à quelque chose qui est déjà en état de perfection totale.
C’est pourquoi il est écrit que, plus un homme grandit, et plus le Yetser hara s’attaque à lui. Il a abandonné tous les méchants pour se coller seulement au Juste. Les méchants font le mal à cause d’autres forces, les klipot, et non à cause du Yetser hara.
Cela renverse complètement la vision que nous avons de nous-mêmes : si nous avons des combats et chutons, cela signifie qu’il y a en nous un grand potentiel, que l’on veut nous empêcher d’utiliser ! Il ne faut donc pas nous décourager ! Le Juste n’est pas celui qui ne faute jamais, nous l’avons déjà dit, il est celui qui « tombe 7 fois, et 7 fois se relève ».
Celui qui a réparé son Nephesh ne fera pas des fautes dans le domaine matériel, pour lequel il n’aura plus d’attirances mauvaises. Il en fera seulement dans le domaine du Roua’h, qui n’est pas encore réparé. Il sera quelqu’un d’honnête, avec de gros problèmes relationnels, et des fautes dans le domaine des émotions. Ensuite, quand il reviendra pour réparer la Neshama, il aura seulement des problèmes de foi et des pulsions mauvaises seulement dans le domaine spirituel.
- Un guilgoul Nefesh a un Yetser hara lié à ce monde
- Un guilgoul Roua’h a un Yetser hara dans la relation aux autres
- Un guilgoul Neshama, a un yetser hara dans le domaine spirituel
Chacun est attaqué là où il doit réparer.
Maintenant nous devons préciser plusieurs détails concernant le Nefesh Haguer :
Parfois, dans le premier guilgoul, quelqu’un a tellement réparé son Nephesh qu’il atteint le summum de la perfection. Dans la sephira qui est sa racine d’âme, il s’est dépassé totalement, par une action très élevée à laquelle il n’était pas obligé. Il a atteint le Kéter, connexion totale avec Dieu, dans sa propre qualité d’âme.
Le nephesh, ensuite, ne peut plus revenir avec son Roua’h, car toute partie d’âme qui a atteint le Kéter entre dans l’éternité et ne peut plus revenir sur terre ; elle attend la résurrection. Etant sorti des limites de ce monde, elle ne peut plus y revenir.
Comment son Roua’h et sa Neshama seront-ils donc réparés ?
Son Rouah, qui ne peut venir sans le niveau inférieur, s’habille dans le Nephesh Haguer. Les deux descendent en guilgoul ensemble, jusqu’à la réparation du Roua’h. Puis, le Nefesh Haguer et le Rouah réparés quittent ce monde. Le Roua’h réparé revient ensuite avec sa Neshama, pour le tikoun.
L’homme réussit ses trois réparations. Mais où est le Nephesh Haguer qui a servi à la réparation du Roua’h ?
Il s’est lié à lui, en lui servant d’enveloppe pour arriver à sa réparation dans ce monde. Il ne sera pas abandonné et restera pour l’éternité collé à eux. Il y aura donc une structure nishamtique : Nefesh, Roua’h et Neshama réparés, parfaits, et le Nefesh Haguer qui se retrouve finalement dans une situation de perfection totale.
Toutefois, le texte du Ari Hakadosh ne parle pas du cas où le Roua’h, avec le Nefesh Haguer, arriverait à son Kéter et ne pourrait redescendre pour le tikoun de la Neshama. Car le Roua’h ne peut arriver au Kéter, dans ce monde. On peut seulement avoir une action sur-parfaite, mais non des sentiments sur-parfaits.
Qu’est-ce que le Nefesh Haguer ?
Revenons sur la notion de ibbour, qui est une notion extrêmement complexe. Elle est différente du guilgoul, qui est un retour de notre propre âme, jusqu’à ce que le projet soit réalisé. Au contraire, par le ibbour, entre en nous une partie d’âme qui n’est pas nous, soit un nephesh, soit un roua’h, soit une neshama. Cette âme vient de beaucoup plus haut que nous mais elle appartient à la même famille d’âme.
La connexion entre cette âme et nous se crée par l’intermédiaire de de nos actes, notamment les mitsvot. Mitsva (bonne action) signifie « commandement », mais aussi, la racine tsevet signifie une équipe. C’est être ensemble, être lié à.
Je fais une mitsva, c’est-à-dire un acte qui a la capacité de me connecter à quelque chose qui, auparavant, n’était pas en connexion avec moi.. Par la mitsva, je me connecte aussi à mon âme, à mon intériorité, à mon être véritable.
Isaac Louria révèle que la mitsva permet de nous connecter à des âmes de Justes de la même famille spirituelle que nous, qui ne sont plus dans ce monde. Ce qui veut dire que : je crée un lien entre un Juste et moi, au point que son âme va entrer en moi : je deviens possesseur d’une âme qui n’est pas vraiment moi, et qui ne pouvait entrer en moi sans cette mitsva.
Tout notre travail dans ce monde est de révéler notre racine d’âme, et toutes les potentialités qui y sont liées. Mais nous ne pouvons dépasser ce niveau. Quand nous exploitons tout notre potentiel, nephesh roua’h neshama, et que nous voulons nous surpasser, est prévu le système du ibbour, le WALK IN. Ce système nous connectera à une qualité d’âme bien au-dessus de la nôtre, et nous permettra de vivre en dépassement total et permanent de nous-même.
Prenons un exemple : à l’occasion d’une chose que je ne serais pas obligé de faire, et que mon intelligence et ma conscience ne pourraient même pas me convaincre de faire, tout d’un coup me vient une force qui m’empêche, d’une certaine façon, de faire ce que j’aurais voulu logiquement ; je me trouve poussé à agir de façon héroïque.
C’est l’exemple du soldat qui s’est sacrifié pour sauver ses hommes, bien qu’il ait eu femme et enfants. Soudain, on est habité par une conscience largement au-dessus de la nôtre.
Comme aussi, du temps de l’occupation romaine, deux hébreux tellement assimilés qu’ils avaient pris des noms romains mais qui se trouvèrent tout d’un coup connectés, et hissés à un niveau qui n’était pas vraiment eux ; torturés à mort, ils sauvèrent toute leur communauté.
Ce que nous devons impérativement comprendre, c’est que dans ce monde, chacun a besoin d’une aide, car personne ne peut se suffire à lui-même.
Et le monde physique n’est que le reflet du monde spirituel.
Chacun d’entre nous a besoin d’être le fœtus à l’intérieur d’un autre être. C’est le secret du ibbour : une âme nous enveloppe entièrement et nous sommes en état de ibbour à l’intérieur d’elle, comme un enfant dans le ventre de sa mère. Cette âme enveloppante nous aide à nous développer, jusqu’à ce que nous re-naissions.
Les Grands Sages ont révélé que, pour arriver à la perfection dans ce monde, il faut une 2ème gestation, qui se fait à l’intérieur de l’âme de quelqu’un qui nous transforme. Cela permet une mutation totale de notre âme, un dépassement total de nous-même.
Pour cela, il faut un Nephesh complètement réparé, dit le Ari Hakadosh, car celui dont le Nephesh n’a pas été réparé a encore l’illusion qu’il n’a pas besoin des autres.
Les 3 parties de cette série Niveau 2, sur les Gilgoulim :