9. Les âmes soeurs sont à la base de la création du monde
Guidance des Hathor : les Guilgoulim niveau 3 - Troisième partie
Nous avons vu dans l’article précédent qu’il existe deux catégories d’humains : les tsadikim et les réshaim, qui désignent ici des notions différentes des définitions classiques, de justes et de méchants. Les justes, c’est-à-dire les personnes qui font des efforts pour s’élever et agissent pour le bien de l’humanité peuvent revenir des milliers de fois en guilgoul. Par contre les méchants n’ont que trois chances de retour. S’ils n’ont pas fait l’effort de s’élever, leur âme est retranchée.
Nous avons compris que le cadre de notre vie nous est imposé par la Providence, mais nous sommes libres de la manière dont nous le vivrons. C’est nous qui décidons si nous nous construisons, ou si nous nous détruisons et détruisons le monde autour de nous. Chaque âme descend pour utiliser les moyens qui lui sont donnés pour réussir dans les trois domaines qui ont été abîmés par la faute d’Adam. Mais la plupart du temps, elle échoue, alors les trois problèmes sont séparés, et l’âme doit descendre, successivement, pour réparer un problème à la fois.
Tous le problèmes que nous rencontrons dans notre vie sont des synchronicités pour effectuer la réparation de l’âme (tikoun).
Le rasha (méchant) refuse de voir le problème chez lui, et le cherche chez les autres. Par contre, celui qui commence à réparer voit le partage des responsabilités. Seul celui qui fait le tikoun regarde le problème uniquement chez lui, et non chez les autres. Il a dépassé le scénario bourreau/victime. Il connaît la « crainte du ciel ».
La crainte du ciel, c’est prendre conscience qu’il n’y a aucun problème sur Terre, sans que j’y ai une responsabilité.
Or, il faut savoir que la Divine Providence ne donne à chaque âme que le chemin par lequel Elle sait que cette âme pourra réussir sa réparation.
Dans la compréhension kabbalistique de la « Roue des Âmes » (guilgoulim), la réincarnation n’est pas une fatalité ou un automatisme, ni essentiellement une punition pour les courts-circuits que nous avons causés dans une vie antérieure ou même dans celle-ci, mais peut aussi être une récompense pour la vertu acquise dans les vies antérieures. Ainsi, la réincarnation est une expression de la compassion divine et est considérée comme un accord céleste avec l’âme individuelle pour descendre à nouveau afin de faire le bien et d’aider les autres.
Il est clair que tous les hommes ne sont pas sujets à la réincarnation, car le but de la réincarnation est la rectification, ou la correction des différentes parties de l’âme :
- Nephesh
- Roua’h
- Neshamah
Chaque âme réincarnée doit être rectifiée en plusieurs réincarnations, ce n’est que dans des cas exceptionnels que le tout peut être réalisé en une seule vie.
Dans la Kabbale, l’âme humaine a cinq niveaux qui font référence à différents niveaux de séphiroth (les dix pouvoirs de l’âme, ou émanations divines). la kabbale appelle ces cinq niveaux, de bas en haut :
- Nephesh – Force de vie
- Roua’h – Esprit
- Neshamah – Âme
- ‘Hayah – Vivant
- Ye’hidah – Singulier, Unité
La Kabbale est une sagesse que l’âme connaît mais que l’intelligence du corps lui a fait oublier.
L’Âme Universelle
Au début, toutes les âmes étaient contenues en Adam et Eve. Lorsqu’ils ont mangé le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, toutes les âmes ont été abimées. C’est pourquoi elles doivent revenir en guilgoul.
Le Ari Hakadosh explique qu’Adam avait une Âme Universelle qui incluait « des aspects » de toute la création, c’est-à-dire, chaque Ange et chaque animal. Tous ont été invités à donner une partie de leur essence à Adam. Ce n’est qu’en tant que reflet miniature de l’Univers entier qu’il pouvait être connecté à toute la création et l’élever ou l’abaisser. Son Âme englobait également toutes les âmes de l’humanité dans une unité supérieure.
Après la Faute, après avoir mangé du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, son âme s’est fragmentée en milliers de milliers d’étincelles qui se sont ensuite habillées ou incarnées dans chaque être humain qui est né et qui vit actuellement. La tâche principale de ces âmes-étincelles est d’accomplir le Tikoun (rectification ou réparation) qu’Adam a du faire seul.
Quelle différence entre une grande âme universelle et la division en de nombreux morceaux dispersés dans de nombreux corps ?
Dans une Grande Âme qui englobe tout, il est difficile de distinguer les parties (les âmes individuelles), car elles sont toujours liées dans une grande unité. Ce n’est pas le cas lorsque chaque Âme-esprit assume un corps distinct. Il est alors possible de distinguer l’unicité de chacun et les caractéristiques particulières de chacun.
Au final, toutes les âmes retourneront au niveau supérieur de l’Unité d’où elles sont originaires, mais à un niveau supérieur.
C’est-à-dire qu’elles retourneront à l’Unité mais conserveront l’individualité spéciale pour laquelle elles ont travaillé et qu’elles ont acquises. Ainsi, du point de vue de l’ensemble du système, toutes ces âmes font partie d’une seule grande Âme qui se divise et s’incarne dans d’innombrables corps séparés, génération après génération.
L’âme est une lumière divine qui vivifie le corps, lequel devient à son tour un véhicule permettant à l’âme de révéler les qualités distinctes de ce corps. Ainsi, nous pouvons aussi comprendre que tous les différents corps qui ont jamais existé sont des manifestations particulières d’une seule grande âme. Sur cette base, nous comprenons que la somme des incarnations de toutes les générations est en fait celle d’une seule Grande Âme : Adam. Dans chaque génération, et dans chaque corps, il prend une forme différente. En fin de compte, quels que soient les changements qui ont lieu, ils ont lieu dans le corps.
Le phénomène Walk-in et les âmes « béhémoth »
Ensuite, il existe un autre type de Guilgoul, qui peut avoir lieu alors qu’une personne est encore en vie. Cette forme de Guilgoul est appelée un Ibour. Il s’agit de recevoir, au cours de sa vie, une nouvelle âme (supérieure). Ce phénomène est l’explication la plus profonde du fait que certaines personnes connaissent des changements radicaux dans leur vie. C’est ce qui se passe lorsqu’une personne est prête à avancer dans l’évolution de son âme. Cela peut arriver (et arrive de plus en plus souvent aujourd’hui) aux âmes non-adamiques (béhémoth) qui par le biais du Ibour vont atteindre le statut adamique.
Toute chose contient une puissance qui la vivifie. Dans l’être humain adamique, cette puissance est véritablement divine et est appelée Neshamah. Les animaux aussi ont une âme appelée Nephesh haBehemith. Les non-adamiques porte ce Nephesh.
En réalité, même la matière inerte contient une partie de ce pouvoir appelé Nephesh.
Une âme humaine peut aussi s’incarner dans ces formes inférieures en guise de punition pour ses péchés.
Un fragment d’âme peut venir s’incarner dans un animal de compagnie qui sera recueilli par un descendant, lequel facilitera la réparation de cette étincelle perdue…
Comment se passe la réparation du Nephesh ? Et bien, il faut savoir que le Nephesh lui-même, se compose de cinq niveaux : une partie appelée Nephesh du Nephesh qui est également commune aux quatre autres niveaux, c’est-à-dire Nephesh de Roua’h, Nephesh de Neshamah, et ainsi de suite pour chaque autre niveau de l’âme, pour un total de 125 niveaux de l’âme adamique.
Ainsi nous pouvons comprendre le système d’élévation de l’âme des humains non-adamiques, dont le Nephesh peut s’élever jusqu’au Nephesh de Ye’hidah qui est le niveau le plus haut que peut atteindre le Nephesh HaBehemit.
Mais revenons aux deux catégorie d’humains : les Justes et les Méchants…
Si la vie d’une personne est une parfaite réussite sur tous ces plans, cela signifie qu’elle est, soit un grand Juste qui vient pour aider sa génération, soit un grand Méchant que Dieu laisse profiter sur Terre, car ensuite il disparaîtra. Son âme sera retranchée…
Mais on ne peut jamais rien juger, car on ne connaît ni le secret des âmes, ni les incarnations antérieures, nous ne savons rien de ce qui caractérise cette âme.
L’âme nouvelle
Chacun revient avec, au moins, un gros problème dans sa vie, dans l’un de ces trois domaines dont nous avons parlé précédemment : la famille, la santé, la vie professionnelle. Mais en plus de ces trois réincarnations pour la réparation universelle, chacun a aussi sa propre spécificité, sa propre mission. C’est la mission de la Neshama ‘Hadasha (l’âme nouvelle, la première descente de l’âme).
En général, nous appelons « âme nouvelle », une âme qui n’était encore jamais descendue sur Terre. Mais c’est une erreur, car ce peut aussi être une âme qui descend avec la possibilité d’apporter au monde quelque chose de nouveau et d’unique, par exemple une découverte scientifique qui va bouleverser l’histoire de l’humanité. On peut donc être une « âme nouvelle » même si l’on est déjà venu pour de nombreuses incarnations. La seule différence, c’est que cette fois l’âme vient avec de nouveaux outils pour enrichir sa génération par ce qui est appelé un ‘hidoush, une mission unique.
Dans une même vie, peuvent d’ailleurs se superposer à la fois un tikoun de la faute d’Adam, lié à la réparation universelle, et un ‘hidoush. La personne vit donc, en même temps, deux types de vie : sa vie privée, avec la nouveauté qu’elle apporte, et la réparation au niveau de l’humanité. Il peut même y avoir un 3ème niveau, celui de la réparation de ses propres fautes, commises dans ses incarnations antérieures : par exemple, des problèmes relationnels peuvent venir de ce qui n’a pas été réglé avec quelqu’un dans une autre vie, et tous deux reviennent pour se donner l’opportunité, cette fois-ci, de résoudre ce différend, sans coups ni médisances.
Une souffrance qui n’est pas un problème standard, comme le décès d’un être cher, ou des difficultés psychologiques, morales, physiques (non liées à la maladie, mais par exemple à la guerre, etc…) sont le tikoun de nos erreurs dans des incarnations antérieures. Soulignons bien qu’il ne s’agit pas de punitions, mais de tikounim, de réparations.
Il y a deux catégories de guilgoulim :
- dans le premier cas, on reçoit à la naissance une âme nouvelle, chargée d’une mission qu’elle seule peut réaliser.
- dans le second cas, il advient parfois qu’au moment de la naissance, viennent deux Nephesh dans le même corps. On appelle cela un double guilgoul.
Il ne s’agit pas, ici, d’un Ibour (où walk in, c’est-à-dire une âme étrangère qui entre en nous pour un temps, afin de nous donner des forces à un moment donné, et nous permettre de progresser et de nous surpasser). Dans le cas dont nous parlons, la personne vit avec ces deux âmes toute sa vie. Elles sont entrées en lui au moment où son corps a été fait, et ne se sépareront plus de lui, jusqu’à sa mort. Il les ressent comme si c’était une seule âme, car elles font partie de sa vie.
Selon la Kabbale, on peut arriver sur Terre avec trois âmes anciennes, en même temps que l’âme nouvelle, qui peuvent entrer ensemble dans la même personne, au moment de la naissance.
Ainsi, il peut y avoir quatre âmes en nous : trois anciennes et une nouvelle.
Si, dans une même vie, un homme subit à la fois, une catastrophe sur le plan de la santé, de la famille et de l’argent, et en même temps apporte sa contribution au monde, il y a en lui ces quatre âmes. Mais c’est exceptionnel, car un tel tikoun serait très lourd.
Lorsque nous lisons ces lignes, nous pensons automatiquement à Nikola Tesla, ce grand génie qui finit reclus dans des chambres d’hôtel, travaillant jusqu’à l’aube sur des croquis illisibles, préférant la compagnie des pigeons à celle de ses congénères. Complètement ruiné et fortement diminué par un accident de la route, il décède terré dans la misère et l’anonymat.
En général, lorsque descend une âme nouvelle, elle ne porte avec elle qu’un seul des trois problèmes fondamentaux. Seules les personnes extrêmement fortes pourront assumer en une seule vie tous les problèmes. Ce seront des justes, des géants moraux et spirituels, capables de faire toutes les réparations, tout en apportant leur contribution unique à ce monde. Ce fut bien le cas de Nikola Tesla qui a donc eu quatre Nephesh en une seule vie.
Pourquoi quatre ? Parce que, dans chaque domaine où ce géant a été éprouvé, c’est un Nefesh différent qui a assumé l’épreuve. Les autres âmes ne sont pas investies, et ne sont donc pas affaiblies. C’est comme une batterie qui se rechargerait pendant que l’autre fonctionne et, toutes les quatre successivement peuvent assumer des épreuves qu’une seule âme ne pourrait porter. Mais ce cas de figure est extrêmement rare.
La perte de l’âme
Le Ari Hakadosh explique qu’il arrive parfois qu’une personne ayant un haut niveau spirituel se mette dans une grande colère. A ce moment, son âme le quitte et, à la place, entre en lui une âme infiniment moins élevée et malgré tout propre. Cela peut se produire aussi, si un homme tombe très gravement malade, ou bien s’il fait une dépression profonde. Dans ces cas, il peut perdre son âme qui ira chez quelqu’un d’autre.
Dans toutes les anciennes traditions chamaniques, il est clairement reconnu que la perte de l’âme a lieu en raison d’un traumatisme psychique, physique ou même spirituel. Si une personne n’est pas en cohérence avec sa mission de vie, le départ d’un fragment d’âme est très courant.
Il y a de nombreuses causes qui peuvent provoquer la perte d’âme :
- Nous avons vu la colère, quand elle est exagérée.
- Toute forme d’abus physique, émotionnel ou mental.
- Une peine profonde à la suite d’un deuil, d’une tristesse et d’une peur qui nous a fait sentir pris au piège et sans possibilité d’y échapper.
- Le sentiment de se sentir si indigne, au point de chercher à fuir tout le monde pendant un moment.
- Donner inconsciemment notre pouvoir (une partie de notre âme) à un autre dans une relation de dépendance.
- Un événement soudain et choquant qui enferme une partie de notre âme à une époque ou dans une situation, tout comme un fantôme.
- Un événement qui nous fait sentir rejeté, malmené, ou insulté.
- Tomber sous l’emprise d’une dépendance (cela lie notre âme à cette chose).
- Réprimer constamment l’intuition jusqu’à ce qu’elle quitte le corps.
Pour sa part, le Ari Hakadosh explique que dans le cas où quelqu’un perd une âme d’un très haut niveau, cette âme part chez une autre personne ayant fait quelque chose de spécial qui lui donne des mérites particuliers.
La conséquence d’une perte d’âme sur notre vie amoureuse
Le Ari hakadosh explique que chaque âme est associée une âme sœur.
Or dans le cas d’une perte d’âme d’un très haut niveau, lorsque cette âme part chez une autre personne, l’âme soeur va se retrouver chez quelqu’un d’autre. C’est dramatique, car la personne aura perdu ce qui est appelé son zivoug (son conjoint destiné).
Or, n’oublions pas que l’âme du premier est dans l’autre personne, seulement en visite, ce n’est pas sa vraie âme. Cette deuxième personne et le conjoint destiné du premier ne pourront donc jamais être heureux ensemble, et cela causera des problèmes en chaîne, et aussi au niveau des enfants à naître.
C’est ce qui explique que de nos jours, de nombreuses personnes en quête de leur âme soeur se retrouvent dans des configurations extrêmement difficiles, lors de rencontres avec quelqu’un qui est déjà marié… C’est un phénomène très courant, et on en parle peu, car peu de gens savent ce qui se passe réellement au niveau de l’âme.
Les âmes sœurs sont liées pour toujours, qu’elles soient ensemble ou non. Elles se connaissent déjà avant de se rencontrer sur Terre. Cette connexion est si intense qu’on ne peut pas l’expliquer rationnellement. Vous ressentez simplement que vous partagez une profonde connexion d’âme avec cette personne qui n’est pas libre. Une énergie plus élevée vous attire littéralement vers votre âme sœur et l’amour et l’affection que vous ressentez tous les deux sont plus forts que toute autre relation que vous avez dans la vie. C’est quelqu’un qui vous comprend au niveau de l’âme ! C’est pourquoi il n’est pas rare que vous finissiez par avoir une liaison avec cette personne. Or nous savons que l’infidélité engendre le mensonge, la trahison, et cela comporte des risques, notamment celui de la perte d’âme. C’est donc un cercle vicieux !
Tous les mondes ont été créés selon le principe des âmes soeurs
Le zivoug est la rencontre entre les dimensions masculine et féminine, c’est-à-dire entre deux forces, l’une qui donne quelque chose à l’état de potentialité, et l’autre qui reçoit, transforme, et en fait quelque chose de parfait.
Dans la conception d’un enfant, tout était déjà en potentialité dans la graine, mais c’est seulement dans la matrice féminine que la potentialité s’exprime, se transforme, et devient un être humain. Il en est de même pour la relation entre le ciel et la terre, le ciel donnant la pluie qui ensemence le sol, ou le soleil (masculin) et la lune (dimension féminine), ou un maître qui donne un enseignement (dimension masculine) à ses élèves qui ont le rôle féminin, intériorisent ce qui leur est apporté, le transforment en leur propre conscience et intelligence, et l’intègrent à leur vie.
Au niveau des hommes, comme aussi des nations, il y a ceux qui dirigent, inspirent et influencent, et ceux qui reçoivent et transforment. L’un n’est pas plus grand que l’autre, mais ce sont seulement des rôles différents.
Tout a été créé sur ce principe du zivoug, et rien ne peut fonctionner en dehors de ce schéma, dans notre monde, mais aussi dans les quatre mondes cachés.
L’Homme moderne a oublié qu’avant d’être perçues comme un engagement envers un autre individu ou une institution, les NOCES, depuis la nuit des temps, s’entendent comme une alliance avec Dieu. Au Moyen Age, de grandes mystiques témoignent dans leurs écrits de leurs expériences de cette quête d’amour absolu et d’union céleste qui se vit comme une extase.
L’Alchimie fait de même souvent référence à l’union charnelle pour exprimer l’idée de l’union du fixe et du volatil, de la matière avec l’esprit. Chaque fois, la même symbolique nourrit le récit afin d’amener l’Homme à se ressouvenir. Elle nous enseigne que si l’union terrestre aide à connaître l’amour, seule l’union céleste peut permettre de retrouver sa vraie nature.
Le Ari Hakadosh nous explique que le zivoug a commencé dans le monde de Atsilout.
Rappelons les 4 mondes fondamentaux :
- Atzilouth – Monde le plus proche du Divin apparut à partir d’une aspiration du Divin. Une flamme créée à partir de la flamme Divine. Le projet fondamental.
- Briah – Monde de la création. Par ce monde commence la Torah. C’est la capacité de créer à partir de rien. Le début de notre monde extérieur. Le Tohou ve Bohou apparaît dans ce monde.
- Yetzirah – Monde de la formation. Ce monde commence à mettre de l’ordre dans la première création.
- Assiah – Monde de la réalisation. La fin du projet Divin.
Donc le zivoug, les Noces célestes, commencent dans le monde le plus proche de la Divinité. Elles font donc partie du projet fondamental.
Or le Ari nous apprend que dans ce monde, le couple masculin/féminin, le zivoug, était placé dos à dos. Ensuite, il y eut séparation, et les deux dimensions furent mises face à face. De même au départ, l’homme et la femme, Adam et Eve, étaient dos à dos, puis il y a eu séparation. Dieu a pris Eve, non pas de la côte, mais du coté d’Adam et les mit face à face.
C’est ce que dit le Texte : le 6ème jour, l’homme fut créé, « za´har et nékéva », mâle et femelle. La femme fut enlevée de son côté et fut mise en face de lui. (Bien sûr, ce ne sont que des codes). La Torah parle de concepts : tout est créé pour s’unir et s’aider l’un l’autre.
Le zivoug face à face, signifie que chacun travaille sur lui-même, et on s’efforce, ensemble, de parvenir à cette perfection où l’on se complète. Chaque face à face entre les deux dimensions est un moment de haute perfection, et c’est pourquoi il est tellement difficile, car les forces contraires s’acharnent à l’empêcher.
Le Ari Hakadosh dévoile que tout a commencé par le dos à dos, car toute la réalité a pour but de réparer ce qui s’est passé avec les 7 rois de Edom. Il explique qu’avant que n’apparaissent les cinq mondes, une autre réalité fut créée, appelée « les sept rois de Edom », ou aussi olam hatohou, le monde du TOHU. Ce monde a explosé et a disparu, car chacun s’y voulait le roi et voyait les autres comme ses sujets.
Au final, les cinq mondes ont été créés à partir des résidus de ce monde qui avait explosé. C’est pourquoi notre réalité existe pour être la réparation de ce qui échoua, à ce moment. Dans tous les domaines de la vie : le mari et la femme, surtout, mais aussi deux associés, ou le maître et ses élèves, un dirigeant avec son peuple, les peuples entre eux, etc… tout est là pour réussir le zivoug entre les dimensions masculine et féminine. Pour le Ari HaKadosh, c’est la définition du sens de l’existence.
Puisque tous les mondes créés fonctionnent sur le principe du zivoug, de l’union qui se fait d’abord dos à dos, puis face à face, nous comprenons que les deux dimensions masculines et féminines sont présentes dans tout ce qui est.
La dimension masculine fait allusion à la spiritualité et à la morale, au ciel et à tout ce qui est idéal, rêves et aspirations de l’humain. La dimension féminine représente la Terre, tout ce qui est concrétisation, réalisation, le domaine politique. Le monde est créé pour l’union des deux, de la morale et de la politique (la gestion de la cité), et pour qu’un être humain puisse agir dans ce monde, tout en étant moral et spirituel. Le Projet est donc de construire un monde fondé sur les valeurs morales et spirituelles, ce qui n’a jamais été le cas dans l’histoire, car ceux qui rêvent un monde meilleur, ne s’occupent pas de le réaliser, ou n’ont tout simplement pas le pouvoir de changer le monde.
La nature ayant horreur du vide, ce sont les méchants qui prennent les rênes, et ceux qui oeuvrent à tous les niveaux n’ont ni idéal, ni morale.
Ce phénomène existe aussi au sein de la famille : nous sommes dans le grand combat précédant la Délivrance finale, où l’on voit une déstructuration presque totale de la notion de famille dans l’humanité. Quand la famille est en danger, le peuple l’est aussi. Mais le prophète Malachie, dont la prophétie clôt toutes les prophéties d’Israël, révèle que, dans ce combat non plus, les forces contraires n’auront pas la victoire, car tout ce qui était en danger sera renforcé.
Le Ari Hakadosh explique que la création dos à dos évoque les dimensions morales et politiques qui se tournaient le dos. Mais, en même temps, ce zivoug était collé par le dos, ce qui signifie que chacun reconnaissait l’existence de l’autre et, bien qu’ils ne se supportaient pas, ils tiraient profit l’un de l’autre. C’est ainsi que, dans toute civilisation, il y a un temple. Tout peuple se fonde toujours sur les deux pouvoirs, la politique et la religion. Car tous les dirigeants des peuples ont compris que, pour diriger sans être inquiété, il faut donner aux hommes un opium, la religion et ses rêves, afin qu’ils ne soient plus conscients de la terrible réalité dans laquelle ils vivent. Il y a donc toujours eu une complicité entre ces deux domaines, ce qu’évoque le fait que, certes, ils sont dos à dos, mais ils restent pour autant collés.
A notre niveau personnel aussi, nous avons souvent intégré dans nos vies une séparation entre, d’une part notre pratique spirituelle, et d’autre part notre profession où souvent, il ne peut y avoir de place pour la morale. C’est le système que la Torah appelle le monde du Tohu-Bohu, de l’obscurité totale : même quand je suis dans mon lieu de culte, je reste dans une obscurité totale, car ma religion ne peut arriver à me transformer.
Adam et Eve ont été créés dos à dos, puis remis face à face. A ce moment-là, toutes les âmes à venir, qui étaient incluses en eux, se sont mises en position de vivre ce face à face. Mais est venu le Serpent et, par la faute d’Adam, toutes les âmes sont tombées dans la klipa. Nous nous trouvons ici devant un secret incroyable : en voulant faire avancer l’humanité, il s’est finalement produit une catastrophe, et la situation est devenue pire qu’avant.
Peut-on concevoir que le Divin s’est trompé en mettant le premier homme et la première femme sur le chemin de la perfection ? Effectivement, comment la faute peut-elle intervenir, justement quand on est sur le chemin de la perfection ?
C’est aussi ce que nous constatons dans nos vies : les forces contraires ne s’attaquent qu’à ceux qui essaient d’arriver vers le bien, pour les faire tomber. Donc… pas d’erreur Divine ! Nous sommes sur le chemin de la perfection, mais également la proie des forces contraires dont la vocation est de nous faire trébucher. Nous avons le libre-arbitre. A nous de choisir.
Si par hasard sur le chemin de notre perfection, nous rencontrons notre âme soeur, alors qu’elle est déjà mariée à quelqu’un d’autre, nous ne pouvons que prendre la responsabilité d’une perte d’âme, dans cette vie ou une autre, et de s’engager en soi-même pour en faire la réparation. Et en aucun cas s’immiscer dans la vie d’un couple en difficulté, à cause d’une faute que nous avons nous-même perpétrée dans une vie antérieure. Nous ne pouvons qu’accepter notre impuissance à changer cet état de fait et continuer à nous élever.
C’est ça, le chemin de la sagesse des guilgoulim…
Les dimensions féminines et masculines
Le Ari HaKadosh révèle que la mise face à face des deux dimensions masculine et féminine, s’est faite seulement dans les 7 séphirot du bas :
- Hessed associé à Abraham, la compréhension du destin de l’homme : la compassion et l’Amour,
- Gevourah associé à Isaac, l’appréhension des lois morales qui gouvernent le monde,
- Tiphereth associé à Jacob, la vision pure, la conscience aboutie de l’harmonie du monde et de l’être,
- Netzah associé à Moïse, la prise de conscience des passions qui nous animent,
- Hod associé à Aaron, le développement de la raison,
- Yessod associé à Joseph, l’idée qu’on se fait du monde (entre illusion et raison), et la prise de conscience de notre subjectivité,
- Malkhout associé à David, le monde objectif (donc invisible puisque le regard de l’individu est par définition subjectif),
Les 3 Sephiroth supérieures Keter, ‘Hokhmah et Binah, (les moh’in ou « cerveaux ») ne peuvent être associées à aucun individu (donc à aucun personnage biblique).
Les 7 sephiroth du bas sont ce qu’on appelle « Nephesh et Roua’h ».
Le Nephesh est la partie de l’âme qui permet la vitalité, l’action et l’engagement dans la vie terrestre, que ce soit dans le Projet Divin ou non. Il correspond à la force d’âme, le partzouf appelé Malkhout, la Royauté (qualité de celui qui pulvérise tous les obstacles), car toute réalisation dans ce monde implique de surmonter de nombreuses oppositions.
Quant au Roua’h, c’est le sens spirituel, la capacité de ressentir que Dieu existe et la volonté de Le servir. Mais c’est aussi la dimension morale dans l’être humain, qui provient de la conscience que nous sommes créés à l’image de Dieu. Il correspond au partzouf Zéïr Anpin.
Rappelons les partzoufim (visages et forces de l’âme)
- Arikh Anpin – Le Grand visage, l’essence, qui correspond à la Séphira Kether – La couronne, le dévoilement.
- Abba – Le Père, le 1er rayonnement, qui correspond à la Séphira Hokhma – La réception du flux (féconde la Binah)
- Imma – La Mère, le 2ème rayonnement, qui correspond à la Séphira Binah – La connaissance (l’intelligence qui réalise ce qui est reçu en Hokhma)
- Zeïr Anpin – Le Petit visage, le fils, 3ème rayonnement, qui correspond aux Séphiroth : Hessed, Guévoura, Tiphereth, Netsa, Hod et Yesod – Mondes des valeurs, des forces, toutes incluent dans la Séphirah Tiphereth (l’union des différences, l’harmonie) Le travail intérieur.
- Noukva – Le féminin, la fille, 4ème rayonnement, qui correspond à la Séphira Malkhout. La royauté, le pouvoir du féminin solaire
Le Roua’h et le Nephesh d’Adam ont été mis face à face avec ceux de Eve. La dimension de l’action dans ce monde et celle de la morale étaient en face. Ce qui représentait une première tentative d’engagement dans la vie terrestre selon des critères moraux. C’était un essai pour construire un monde spirituel et moral, mais ça n’a pas réussi et la situation est devenue pire qu’avant, car le Roua’h et le Nephesh sont tombés dans les klipot. Le bien est désormais récupéré et utilisé par le mal, et celui-ci se présente comme un bien pour séduire et faire tomber l’homme.
Auparavant, le spirituel ne s’occupait pas du monde, ainsi, il n’était pas corrompu, mais il ne pouvait pas non plus transformer ce monde. Ensuite, pendant un court instant, le monde de l’action a accepté la morale, mais le mal l’a prise et s’en est servi pour enfermer ce monde dans ce qui est faux et mauvais.
Bien sûr, la chute avait été programmée par Dieu qui, de plus, n’a pas voulu que les trois niveaux du haut se mettent face à face, car il y aurait eu tout de suite la Délivrance finale, et ce n’était pas le Projet.
En effet, ces trois niveaux du haut permettent à l’être humain d’accepter la morale et de ne pas chuter. Dieu voulait que ce dévoilement des niveaux du haut, ainsi que leur le face à face, soient le résultat du travail de l’homme, pour lui en donner tout le mérite.
« Quand Adam eut la pensée de la Faute, ces trois niveaux les plus hauts se sont envolés de lui et n’ont pas participé à la Faute. »
Le Ari dévoile ainsi que ces niveaux sont dans le cerveau. Ils s’appellent, dans le langage des sephirot :
- Binah qui est la force de la Neshama,
- ‘Hokhmah qui est celle de la ‘Haya
- Keter qui est la force der la Ye’hida.
Pourquoi les 7 séphirot du bas sont-elles arrivées au face à face, et non celles du haut ?
Parce que la véritable création d’Adam était seulement au niveau du Nephesh et du Roua’h, tandis que les 3 autres niveaux sont seulement un rajout, et ne font pas partie de l’essence d’Adam.
Dieu savait qu’Adam allait fauter et que ces niveaux allaient partir de lui. S’ils avaient fait partie de son essence, Adam serait mort.
La racine et le tronc (shoresh et ikar), sont le Roua’h et le Nephesh. Ils sont l’essentiel qui ne peut être ôté de l’être humain. Mais le Projet est de faire entrer aussi les 3 niveaux supérieurs, d’en faire des niveaux essentiels, peut-être même encore plus essentiels que Nephesh et Roua’h, mais c’est tout le travail de l’homme d’y parvenir.
Dans ce but, il faut arriver à mettre face à face les 3 niveaux du haut, masculins et féminins.
Quand ceux qui connaissent ces secrets de la Kabbale commenceront à s’investir dans ce monde, alors ce monde changera.
Les secrets de la Kabbale vont en se dévoilant au plus grans nombre, au fur et a mesure que nous nous rapprochons de la Délivrance finale. La correspondance entre l’histoire, les événements et l’actualité au fil de l’étude de la Torah devient de plus en plus claire pour celui qui a un minimum de clefs lui permettent de décoder les paraboles mystérieuses utilisées par les Maitres.
Nous avons expliqué que tout le projet divin est de mettre finalement face a face les deux dimensions, spirituelle et matérielle, dans une harmonie et une complémentarité totale et parfaite. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que dans l’essence des choses, l’Unité règne déjà entre les contraires, mais toute la difficulté est de révéler cette Unité sur Terre.
Les 3 parties de cette série Niveau 3, sur les Gilgoulim :