7. Voyages interdimensionnels et mission de l’âme
Guidance des Hathor : les Guilgoulim niveau 3 - Première partie
Nous avons vu dans l’article précédent de la série Guilgoulim – Formation que le ibour (ou walk-in dans le langage new-age), est une connexion donnée à une personne méritante, qui a terminé d’exploiter toutes les potentialités de son âme propre. Elle pourra, ainsi, aller au-delà de ses limites, et entrer dans une dimension qui n’est pas la sienne. Cette personne sera donc en dehors du standard, car elle sera connectée à des forces complètement hors normes.
Cela peut arriver à n’importe quelle âme adamique, mais c’est aussi très courant chez les âmes non-adamiques ou portails organiques. Cela arrive dans des moments très particuliers, d’épreuves, de grandes difficultés, de guerre… où la personne a besoin d’être hissée au-delà de ses limites et le demande dans une forme de supplication tournée vers le Créateur.
Les tsadikim (les justes), quant à eux, n’ont pas besoin de circonstances spéciales, mais sont connectés en permanence à ce niveau.
Nous allons maintenant aborder des notions extrêmement importantes, en particulier le monde des âmes et le monde de la résurrection.
Quand l’homme qui a eu ce ibour quitte ce monde, son âme, grâce à cette connexion obtenue de son vivant, va pouvoir atteindre, dans l’autre monde, le niveau de l’âme à laquelle il s’est connecté dans ce monde.
Il y a deux raisons pour lesquelles le ibour est nécessaire : d’abord, quand le Nefesh du tsadik se connecte à son âme, cela lui permet de se réparer de plus en plus. Grâce à l’aide de ce tsadik, qui est au sommet de la lignée spirituelle du candidat au ibour, la personne pourra atteindre son niveau et ajouter constamment de la sainteté à sa sainteté.
Il y a aussi un intérêt pour le juste lui-même, qui se connecte à une personne « standard », puisqu’il l’aide à s’élever, et cela lui donne aussi des mérites. C’est ainsi qu’il faut comprendre ce que disent les Maîtres d’Israël lorsqu’ils affirment :
« Combien grands sont les justes puisque, après leur mort, ils font encore des enfants, car cet homme à qui le tsadik donne des mérites, c’est comme un enfant par rapport à son père. »
En effet, lorsque l’être humain quitte ses limites, c’est comme une nouvelle naissance, car son âme qui était limitée à l’intérieur de sa propre « structure nishmatique » (structure d’âme en 5 parties), était comme un fœtus dans le ventre de sa mère. Puis, dans l’âme du tsadik, il a accès à un monde illimité (du moins par rapport au sien propre), comme le fœtus qui sort, lorsque l’enfant naît.
Mais qu’est-ce que ce « olam haba », le monde à venir ou l’autre monde, dont on parle ici ?
Dans le langage des Maîtres, il y a DEUX MONDES A VENIR : celui où vont les âmes méritantes après la mort, depuis la faute de Adam jusqu’à la résurrection. C’est un MONDE INTERMEDIAIRE où vont les âmes, en attente d’un autre « monde à venir », qui est le véritable monde, celui de Tryat Hametim (la résurrection des morts). Dans ce monde de la RESURRECTION, l’âme sera à nouveau dans le corps.
Concernant le ibour, on parle seulement d’affinement de l’âme, et il n’est pas question du corps, car il s’agit seulement d’élever l’âme.
Sachez que ce juste qui vient en nous de notre vivant, ne peut que gagner, il ne va rien perdre. Il reçoit sa part dans nos bonnes actions (mitsvot) mais, nous faisons des erreurs, il n’aura ni sanction, et ne sera pas abîmé. Il ne va pas subir avec nous. Bien au contraire, si celui qui a mérité le ibour change et tout à coup, tombe dans des travers quels qu’ils soient, le juste va immédiatement le quitter. Cela s’apparente à une fausse couche, parce que l’être humain n’est plus au niveau de mériter l’aide du tsadik.
Dans le Talmud, le Mashia’h est appelé « la fausse couche ». Cela fait allusion à un secret très profond selon lequel, tout au long de l’histoire, la Neshama du Mashia’h se trouve de très nombreuses fois en ibour, dans l’âme des trois pères (Abraham, Isaac et jacob) et de Moïse.
Ce ibour prépare la personne en question à devenir réellement le Mashia’h. Car il y a toujours eu un Mashia’h dans chaque génération, mais qui ne sont pas arrivés à terme. C’est la raison pour laquelle on parle de l’accouchement du Mashia’h. Mais, lorsque sa génération n’est pas prête (ou à cause d’erreurs personnelles), la fausse couche est inévitable.
Les Maîtres d’israël disent que, depuis la destruction du Deuxième Temple, l’âme du Mashia’h est constamment présente dans ce monde, dans un corps issu en ligne directe du roi David.
On pourrais se poser une question fondamentale : pourquoi le juste se connecte-t-il à moi quand tout va bien, puis me quitte quand cela ne va plus ?
L’âme du tsadik entre parce qu’elle le veut, et sort quand elle veut sortir. Elle est comme un invité, de façon provisoire. Et ce secret du ibour n’a rien à voir avec le corps de l’homme, mais seulement avec son âme. C’est pourquoi, quand la personne souffre, le tsadik ne ressent pas sa souffrance, il n’en est même pas conscient.
Cela explique pourquoi il y a parfois, en nous, un réveil intérieur qui nous permet tout d’un coup d’être élevés à un niveau qui n’était pas le nôtre avant.
Cela pourra-t-il demeurer ensuite, lorsque nous serons confrontés à des difficultés ?
Si la prise de conscience venait vraiment de nous, nous l’aurions intégrée avec notre être et notre corps, et nous ne pourrions jamais perdre le niveau atteint. Mais, si cette inspiration n’a pas pénétré notre être et notre corps, cet enthousiasme n’était pas vraiment le nôtre, et il ne restera donc pas. C’est l’inconvénient du walk-in, et c’est la raison pour laquelle il vaut mieux faire peu de pas, avec les forces véritables de notre âme réelle. Effectivement, nous avons besoin des deux : du walk-in qui nous élève, mais aussi et surtout de nos forces véritables pour traverser les épreuves.
C’est aussi la raison pour laquelle certains écrits nous construisent, mais nous les abandonnons dans les moments difficiles. Cela prouve qu’ils n’ont touché que notre âme. Au contraire, si nous nous y accrochons et qu’ils nous aident véritablement, c’est qu’ils font partie de notre vie, et sont notre être véritable et notre éternité.
Le ibour nous permet donc d’arriver au monde des âmes (monde intermédiaire, des rayonnements), mais non au monde de la résurrection qui est le monde du corps et de l’âme, le monde haetsem (monde de l’essence).
Cela nous donne un message extraordinaire : l’être humain ne doit jamais oublier qui il est véritablement, et ne doit jamais se construire sur un autre que lui-même.
Nous avons tous besoin d’amis, d’aide et de modèles, mais dans les vrais moments de la vie, nous ne devons compter que sur la Providence du Créateur et sur nous-mêmes, car personne ne peut accomplir à notre place ce que nous devons faire.
Nous avons également vu dans les articles précédents, qu’une âme ayant déjà eu son tikoun (réparation) peut aider quelqu’un à aller au-delà de ses limites.
Une personne se connecte à une âme, par l’intermédiaire d’une mitsva (bonne action) que les deux ont faite à la perfection, et qui permet un lien nishmatique entre elles. Ensemble, elles pourront progresser beaucoup plus.
Donc le ibour peut exister aussi entre deux personnes vivantes.
Un être humain standard peut recevoir l’âme d’un juste vivant en même temps que lui, s’il accomplit à la perfection une mitsva que le tsadik est habitué à accomplir parfaitement, et qui est une mitsva essentielle pour lui. Car chacun de nous a une part spécifique à accomplir, qui correspond à sa racine d’âme. La personne doit donc faire partie de la même racine d’âme que ce juste et se donner à fond et exceller, lui aussi, dans ce domaine. Alors, lâme de ce juste peut entrer en elle, et ce secret est révélé dans la Torah, au sujet de David et Jonathan : l’âme de David s’est collée sur l’âme de Jonathan.
Qu »apporte cette connexion d’âmes du type ibour entre deux vivants ? David et Jonathan étaient de vrais amis, ils étudiaient et priaient ensemble, etc… Ainsi, leur amitié a été renforcée. Mais comment cela est-il possible ?
Il faut comprendre que tout ce qui est lié à notre corps est limité dans l’espace-temps, mais non ce qui est lié à l’âme. L’âme qui est en nous n’est pas liée à un moment ou un endroit particulier. Certes, un être humain standard ne bénéficie pas de ce que son âme est capable de faire et d’être. Mais, plus il va vivre au niveau du juste, et plus il va bénéficier de ses capacités.
D’autre part, et ça, c’est très important à comprendre, son âme va se trouver aussi ailleurs, d’une façon très réelle, exactement comme elle est ici, présentement, son âme peut aussi se trouver dans d’autres époques….
C’est pourquoi nous parlons de vies parallèles et non de vies antérieures.
Plus un être humain vit au niveau de son corps, et plus il sera enfermé dans ses limites. Plus il se connecte à son âme, et plus il bénéficiera de forces surnaturelles et sera capable de se construire, et de construire le monde autour de lui. C’est une question de niveau vibratoire.
A l’origine, toutes les âmes, dans leur essence, sont une seule entité avec différentes parties, comme un corps avec des membres différents. Il n’y a qu’UNE SEULE ÂME. Mais, à cause de la faute de Adam HaRishon, les âmes ont été coupées de leur essence première et séparées les unes des autres. Aujourd’hui, nous nous percevons comme des entités séparées, d’où les divisions entre nous. Mais, dans le cas d’un couple réussi, nous pouvons ressentir que nous sommes une seule âme.
David et Jonathan incarnent l’unité retrouvée entre les hommes. Quand les âmes reviennent à leur essence première et ne font qu’un.
Ainsi, mon âme peut être chez quelqu’un d’autre, tout en continuant à agir en moi et à me donner la vie. D’ailleurs, en réalité, elle n’est pas davantage dans mon corps que dans celui d’une autre personne.
Par exemple, il est dit que l’âme du prophète Eliei est présente à chaque Brit Mila (circoncision), et se trouve partout à la fois au même moment. De la même façon, le Zohar dit que les tsadikim, après leur mort, se trouvent dans tous les mondes, encore plus que de leur vivant. Même en étant dans un corps, ils pouvaient se trouver à différents endroits à la fois, mais cela leur demandait un effort, tandis qu’après leur mort, ils ne sont plus limités, et peuvent se trouver partout.
Lorsqu’une partie de notre âme se trouve chez quelqu’un d’autre, c’est la préfiguration de ce qui se passera lors de la Délivrance finale.
Cela est possible surtout dans le couple, où l’homme et la femme peuvent le vivre, à la fois, au niveau du corps et de l’âme. Pour qu’un couple puisse réussir, il faut qu’une partie de chacun passe dans l’autre : chacun apprend à raisonner en fonction de ce qu’est l’autre, qui est l’extrême opposé de lui-même. L’homme doit accepter de devenir un peu féminin, et la femme un peu masculine. Ce ibour permettra à chacun de comprendre son conjoint. Mais il y a aussi des zivouguim nishmatiques, par exemples dans des amitiés profondes.
De la même façon, lorsde la délivrance finale, chaque peuple donnera aussi une partie de lui à chacun des autres, de sorte que l’occidental comprendra l’oriental, etc… Chacun aimera l’autre pour ce qu’il est, comprenant comment il fonctionne et cherchant à lui faire du bien, tel qu’il est.
Comme disent les Mayas : In Lakesh – « Je suis un autre toi ».
La Torah nous dit que, depuis la création, seuls David et Jonathan sont arrivés à ce niveau. Pourtant, David venait des quartiers, et Jonathan de l’aristocratie.
Le ibour parfait est celui qui existe entre deux vivants, car c’est ce qui se passera lors de la Délivrance finale. De plus, chaque ibour entre vivants fait avancer la venue de l’âge d’or promis.
Quand une personne, pour ne pas se fâcher avec une autre, est capable de changer complètement et de tout faire pour comprendre l’autre, c’est un acte de guéoula, de Délivrance !
Voyages interdimensionnels
Les âmes qui sont dans ce monde peuvent-elles communiquer avec des âmes qui sont déjà dans l’autre monde, et de quelle manière ?
Le Zohar répond à cette question :
« Après la mort de Rashbi (Rabbi Shimon Bar-Yochai) , l’un de ses élèves, Rabbi ‘Hiya, se trouve à un endroit où il est souvent venu avec son maître. Il se met à pleurer et dit : « poussière, poussière, jusqu’à quand vas-tu faire disparaître toutes les plus grandes merveilles de lumières qui sont dans ce monde et qui l’éclairent ? Jusqu’à quand les broieras-tu en ton sein ».
Ce texte nous dit que la véritable mission de l’âme est d’éclairer le monde d’en-bas. L’âme a été créée pour œuvrer ici-bas et transformer ce monde matériel en réceptacle du Divin, en demeure pour l’Eternel.
Toutes les forces spirituelles ont été créées pour illuminer le corps. C’est pourquoi rabbi ’Hiya pleure, non de l’absence de son maître, mais parce que le corps pourrit, preuve que l’on est toujours dans l’échec, et que la faute d’Adam n’a toujours pas été réparée, même par Rabbi Shimon, malgré sa grandeur, il n’a pu mettre fin à cet échec.
« Rabbi ‘Hiya se lève et continue à pleurer. Il dit : « je vais prendre sur moi 40 jours de jeûne, jusqu’au jour où je pourrai rencontrer mon maître ». Au bout de 40 jours, il entend une voix : « tu n’es toujours pas prêt à le rencontrer ». Il reprend 40 jours. Après quoi, il voit en songe Rabbi Shimon et son fils qui étudient en haut ce que rabbi ’Hiya avait étudié, quelques jours auparavant, avec son compagnon d’étude. »
On comprend ici que l’étude de Rabbi Shimon en haut dépendait de l’étude de ses élèves… Pourquoi ? Parce que l’âme du tsadik défunt continue à s’élever, grâce aux mitsvot ou à l’étude des élèves, ici-bas, et des enfants biologiques, ou à la lecture de livres du défunt que l’on étudie en prononçant son nom.
Nous apprenons ici, quelque chose de très important : celui qui a investi dans d’autres personnes bénéficie ensuite du bien qu’elles font, comme si c’était lui qui agissait.
Pour qu’une âme continue à s’élever dans l’autre monde, il faut qu’elle ait laissé ici quelque chose qui continue à briller et à faire du bien dans ce monde.
Car le monde n’a été créé que pour la lumière du bas, la lumière de ce monde. Et, si l’on ne laisse pas de lumière dans le monde d’en bas, même si l’on a été très grand, l’âme ne s’élève pas dans le olam haba. On comprend l’importance de l’engagement et de l’action dans ce monde matériel pour le transformer ! C’est ainsi que nous préparons notre éternité.
« Rabbi ’Hiya vit que des milliers d’autres tsadikim étaient assis devant Rabbi Shimon et son fils, et écoutaient leur enseignement. Et tout reposait sur l’étude de deux élèves dans le monde d’en bas. Et, tout d’un coup, il vit toutes sortes de créatures célestes qui entouraient le lieu d’étude de Rashbi. Tous se dirigèrent vers la yeshiva d’en-haut, mais on ne laissa pas entrer les anges dans la yeshiva (lieu d’étude). »
Il y a donc des lieux d’étude aussi en haut, dans le monde à venir !
Et, tant que l’étude se passait à l’extérieur, les anges pouvaient écouter. Mais, lorsqu’il s’agit de l’intériorité de la Torah, du Sod, du secret, seul l’homme y a accès. Seul celui qui s’est battu avec la matérialité pour la transformer, a part à l’intériorité de la Torah. Rabbi Shimon est devenu LE MAÎTREde tous les secrets car, lui seul de sa génération, a eu le courage de s’opposer aux romains. Il était un homme d’action, totalement engagé.
« Rashbi aperçut son élève et vit qu’il jeûnait depuis 80 jours pour mériter de voir son maître : « que l’on fasse monter rabbi ’Hiya. Je veux qu’il puisse voir de ses propres yeux ce qui est réservé à l’âme du juste, quand elle quitte ce monde. »
Un tel voyage interdimensionnel fait partie de toute la littérature juive authentique. Beaucoup de textes en font état.
Certes, la Torah interdit d’entrer en communication avec les morts ; c’est une faute très grave. Mais il faut bien préciser qu’il est interdit de passer par un intermédiaire qui ne soit pas un tsadik, et utiliserait seulement des pouvoirs personnels. Au contraire, ici, c’est la personne elle-même qui entre en connexion spirituelle, par ses propres mérites, avec un maître qui veut aussi se connecter à lui. Cette connexion est le fruit d\’une élévation spirituelle ; elle se fait par le mérite d’une pureté morale et spirituelle de l’élève qui avait jeûné 80 jours.
Précisons que, pour que nos bonnes actions profitent à nos parents ou aux personnes qui ont investi en nous, il n’est pas besoin d’une intention spéciale de notre part. Ce que nous faisons est automatiquement attribué pour le mérite de nos parents et grands-parents : 3 générations sont ainsi reliées l’une à l’autre.
C’est pourquoi les amérindiens disent que nous sommes venus sur Terre pour guérir notre lignée.
« Rashbi voulut que Rabbi Hiya se rende compte de ce qui attend les justes dans le monde à venir. Il lui dit : « heureux celui qui peut arriver jusqu’ici sans la moindre honte ».
Parmi toutes les étapes de réparation de l’âme, la situation la plus difficile est la honte, lorsque la personne prend conscience du potentiel de forces qu’elle avait reçu pour sa mission, et qu’elle a gaspillé. Ne pas faire de fautes, vivre de bonnes actions, nous donne de bons ustensiles. Quant à l’étude de la Torah, elle nous donne l’intelligence, mais ensuite il faut réaliser quelque chose sur Terre, accomplir sa mission.
« Rashbi, dit : « pour pouvoir arriver là où je suis, l’homme doit être solide comme un pilier qui ne plie devant rien, car rien n’est plus dangereux qu’une vie où l’on se démarque pour réaliser un projet ».
Rabbi ‘Hiya correspondait à ces deux définitions : il utilisait son potentiel pour sa mission, et était solide…. Il commença à monter. Mais, à mesure qu’il montait vers Rabbi Shimon et d’autres piliers du monde, il commençait à ressentir une honte. Il vit que, par rapport à eux, il n’avait encore rien fait, et c’est pourquoi il était encore vivant, pour continuer.
« Quand son âme arriva en haut, il avait tellement honte qu’il se précipita aux pieds de Rabbi Shimon et se cacha derrière ses jambes ».
Dans ce monde, il avait étudié durant des décennies avec Rabbi Shimon, mais la véritable dimension du maître était cachée. Là-haut, elle apparaissait, au point que l’élève se cacha pour que le regard de son maître ne se pose plus sur lui.
Nous ne voyons des justes que leur extériorité. Mais, là-haut, apparaît toute leur grandeur. Ils sont appelés « complètement cachés avec les yeux ouverts ». Ils savent pourquoi ils sont ici-bas, et savent construire leur vie suivant le Projet. Mais leur génération a les yeux fermés, et c’est pourquoi ils sont critiqués et rejetés.
Ce texte nous fait comprendre que nous devons ouvrir les yeux et, pour cela, nous accrocher à l’enseignement cachée de la Tradition Primordiale, que nous découvrons en étudiant la Torah et les livres des Maîtres. Ensuite, nous n’aurons pas honte, car nous aurons réalisé quelque chose.
« Vous qui êtes en bas et qui avez du béton dans les yeux, réveillez-vous ! N’est réveillé dans ce monde que celui qui transforme l’obscurité en lumière, et ce qui est amer en douceur. Et, quand il arrivera ici, il aura les yeux ouverts, sans avoir honte ».
Celui qui a tout eu, et pour qui tout a été facile, sans aucun obstacle ni amertume, a raté sa vie. C’est le serpent de la Genèse, qui n’a pas besoin de se baisser pour manger, il lui suffit d’ouvrir la bouche, et il mange, sans combat ni difficulté.
On ne peut faire le bien sans souffrir car, lorsque l’on prend sur soi un projet, on s’attire critiques et épreuves. Toute bonne action a comme matrice la souffrance et est engendrée dans la difficulté. Il faut descendre dans les problèmes des gens et s’occuper du peuple. Alors, on transforme l’obscurité en lumière, et l’amertume en douceur.
Mais il y a une 3ème condition : Il faut attendre impatiemment que le jour se mette à briller, et que le Roi revienne chercher Son épouse abandonnée (Israël). Et œuvrer pour que vienne la Délivrance finale.
A ce moment-là Rabbi ´Hiya entendit qu’une voix prêtait serment, de l’autre côté d’un rideau, et le serment était que Dieu jurait qu’il n’y a pas un jour où Il ne s’engage pas à libérer Israël. Et, au moment où ce serment fut prononcé, les cieux se mirent à trembler. Tout le monde d’en haut se mit à trembler, et il vit des larmes couler et tomber ».
« Au même moment, il entendit une autre voix : laissez passer, faites de la place au melekh haMashia´h, car il est en train d’arriver dans la yeshiva de Rabbi Shimon. Il vient pour entendre la Torah de Rabbi Shimon. C’est par le mérite de l’étude de ce livre, le ZOHAR, que le Mashia’h délivrera le monde, et que nous obtiendrons la Délivrance ».
Ce texte nous fait prendre conscience de l’immensité du travail que l’âme doit réaliser, puisque Rabbi ‘Hiya lui-même, qui était un géant de la Torah, ressentit pourtant de la honte de ne rien avoir encore accompli.
Tout ceci, nous explique que nous devons nous efforcer de mettre en œuvre notre potentiel, et de réaliser la mission pour laquelle nous sommes venus. Et, pour cela, nous devons forcément être confrontés à l’obscurité. Il nous faut savoir que, plus cela est dur, et plus cela prouve que nous avons quelque chose à réaliser.
Notre mission est liée à la mission générale de l’humanité qui est de faire avancer la Délivrance finale.
La question qui se pose à nous est donc : où est l’obscurité que je combats ? Et, qu’est-ce que je fais pour faire avancer la Délivrance ? C’est cela qui nous fera grandir : non pas les forces spirituelles que nous avons, mais notre confrontation à l’épreuve et aux difficultés, grâce aux forces que nous avons reçues.
Les 3 parties de cette série Niveau 3, sur les Gilgoulim :