Tradition primordiale

Les quatres mondes et les niveaux de l’âme

Le but de la vie est la Réparation. C'est-à-dire la récupération des étincelles d'âmes éparpillées.

Rabbi Nahman de Breslev écrivait dans son traité Liqouté Moharan: « Lorsque le Nom, béni soit-Il, voulut créer le monde, il n’y avait pas de place pour le créer, car le tout était infini. De ce fait, Il contracta (tsimtsem) la « lumière » sur les côtés et par l’intermédiaire de ce retrait (tsimtsoum) se forma un « espace vide » (hallal hapanouy). Et à l’intérieur de cet « espace vide » sont venus à l’existence les jours (temps) et les mesures (espaces) qui constituent l’essentiel de la Création du Monde ».

Les quatre mondes

De la Lumière originelle (or qadoum) qui emplissait l’Infini (En Sof) de manière égale et sans différence de degré avant le tsimtsoum jaillit une lumière émanée (or nietsaldans le vide laissé par la rétraction du tsimtsoum. De cette lumière émanée dérivent quatre mondes éternels cachés. Ce schéma des quatre mondes (olamim) se retrouve dans la Kabbale de Safed mais aussi chez Moché Haïm Luzzatto et chez Moïse Cordovero dans le chapitre 16 de son Pardes Rimonim.

– Le monde de l’Emanation ou du Divin, le « olam ha-Atziluth« , monde de l’intuition et des archétypes. Ce monde donna naissance aux trois autres mondes qui contiennent chacun une répétition des Sephiroth, mais dans une échelle dégressive de luminosité.

– Le monde de la Création, le olam haBeryah, monde mental de la création. C’est l’émanation directe d’Atziluth où les Sephiroth y sont reflétées et y sont donc plus limitées bien qu’étant de la plus pure nature et sans adjonction de matière.

– Le monde de la Formation, le olam haYetzirah, monde astral de la formation. C’est le monde angélique où ces intelligences et êtres incorporels résident drapés dans un habit de lumière et qui prennent forme pour apparaître aux hommes.

– Le monde de l’ Action, le olam haAsiah, monde physique et concret de l’action. C’est le monde de la matière constitué des éléments les plus grossiers du précédant arbre. C’est aussi le domicile des esprits démoniaques nommés Klipoth, « écorces » par la Qabalah.

L’essence de la Divinité se manifeste d’abord dans le Monde Atziluthique en se concentrant dans les Sephiroth, et les réflexions de ces dernières sont produites successivement dans chacun des quatre plans, avec une diminution graduelle de l’éclat et de la pureté, jusqu’à ce que le monde matériel soit atteint. Quelques auteurs nomment ces quatre plans les Mondes Intellectuel, Moral, Sensuel et Matériel.

Ces 4 Mondes, parfois appelés Plans, sont autant de dimensions subtiles de la Réalité de l’Univers que des étapes dans le processus selon lequel l’Esprit se densifie petit à petit sous forme de Matière.L’essence divine du Triple Voile de l’Ineffable / Inconnaissable dans la Kabbale (appelés Aïn Soph Aur, Aïn Soph et Aïn) se manifeste par le biais de la Sephirah Kether jusqu’à la Sephirah Malkuth, du plan le plus supérieur au plan le plus inférieur.

Il y a quatre noms secrets qui se réfèrent aux quatre mondes d’Atziluth, de Briah, de Yetzirah et d’Assiah ; et enfin, le Tétragrammaton est censé s’écrire d’une certaine manière dans chacun de ces mondes.

Le nom secret d’Atziluth est AV, celui de Briah est SEG, celui de Yetzirah est MAH, et celui d’Assiah est BEN. Ces noms opèrent ensemble avec les Sephiroth au travers des « 231 portes, »ainsi que les combinaison de l’alphabet sont appelées, mais prendrait trop de place ici que d’entrer trop profondément dans ce sujet.

Deux rayonnements de Lumière émanée

La Lumière émanée (or nietsal) contient l’ensemble des Sephiroth et se divise en deux rayonnements, l’un intérieur (penimiyout) domaine de l’âme et du divin, et l’autre étant le monde de la séparation.

Et il en est de même pour chacun des trois autres mondes. Ici, la question qui se pose à nous est « comment concevoir du divin émané du divin ? ».

Dieu est par essence UN (Eh’ad) mais, « c’est en concevant le vide en soi pour accueillir l’altérité du monde, c’est en se retirant de lui-même en lui-même que Dieu créa le monde. De ce vide de Dieu, surgit le monde. La création de l’espace vide rend possible l’altérité à partir de la séparation » (Marc Aain Ouaknine, Concerto pour quatre consonnes).

Selon la Kabbale, Dieu est unité, l’Emanation est donc unique qui ne connaît ni changement, ni multiplicité. Ainsi, Sa Lumière elle-même ne se modifie pas et ne s’enchaîne pas. Si l’essence de Dieu nous est inconnaissable, toutefois, nous pouvons connaître Sa volonté.

Le monde a été créé par Dix Paroles et selon Moché Haïm Luzzatto, « Ein-Sof est la Volonté telle qu’Il aurait pu la vouloir, celle qui n’a ni terme ni mesure, ni fin, ; les Sephiroth sont ce qu’Il a voulu avec limite et qui constitue des attributs particuliers qu’Il a voulu ». La volonté est appelée « Rayonnement » et l’Ein-Sof, « lumière simple » (or qadoum ou pachout).

Les mondes de la Création, de la Formation et de la Fabrication sont des mondes issus de la Lumière Primordiale et par là ils sont les forces de la volonté. Ces mondes sont constitués du « Rayonnement » et des envoyés (anges) qui accomplirent les autres mondes.

La Shekhinah ne réside sur l’ange qu’en fonction de la force de ce dernier. Ainsi, la manifestation de la Présence Divine sera moindre dans le monde de la Formation que dans celui de la Création etc. Et chaque dévoilement de la Présence divine est constitué de 10 degrés dans chaque monde. Ce sont les Sephiroth qui sont dix modalités de la Lumière agissant sur les êtres selon leur composition.

En résumé, les Sephiroth sont les forces de la Volonté Supérieure. Ainsi, les Sephiroth de l’Emanation sont les forces de la Volonté seule et les Sephiroth des trois autres mondes sont les forces de la Volonté avec les anges.

Les Sephiroth sont agencées selon les degrés de la force insufflée par l’Emanateur. Chaque chose créée a un principe propre qui dépend de l’activité de ce principe propre qui prend racine dans les Sephiroth. Les êtres sont eux-mêmes « émanés » des Sephiroth selon leur force et leur intensité. Il y a donc une gradation des êtres qui découle des Sephiroth des trois mondes inférieurs. De l’enchaînement des Sephiroth naît ainsi la matière…

« Il est sûr que la seule connaissance du nom des Sephiroth et des visages sans celle de leur nature et de leur raison d’être ne constitue en rien une connaissance » (Le Philosophe et le Cabaliste, Moché Haïm Luzzatto p 122).

En suivant ce principe tout kabbaliste se doit de connaître la « vision du Char », c’est-à-dire, l’ensemble des Sephiroth et des règles qui les concernent telles qu’enseignées par la Tradition (Kabbale) et ensuite, il faut connaître les interprétations de toute cette « vision du Char ». La Kabbale est une mathématique des sensations.

Selon la Kabbale lourianique, à la suite du Tsimtsoum est apparu l’Homme Primordial (Adam haRichon ou Adam haKadmon) issu d’un rayon lumineux (qav) issu de l’Ein-Sof.

Dans le Ets ’Hayyim (arbre de vie), l’Homme Primordial est considéré comme un simple « détail » contenant tous les mondes. Et l’Homme Primordial est constitué de Branches successives qui vont de l’invisible au visible.

L’Homme Primordial contient ainsi AV, SAG, MAH et BEN qui sont quatre modalités du Tétragramme Divin YOD HE VAV HE.

  • Le Chem (nom) AV est le Nom déployé en indice Yod, comptant 10 lettres et ayant une valeur numérique de 72.
  • Le Chem SAG est le déploiement du Nom en indice Yod pour le He et en indice Aleph pour le Vav. Il totalise 10 lettres et sa valeur numérique est de 63.
  • Le Chem MAH est le déploiement du Nom en indice Aleph. Il compte 10 lettres et a une valeur numérique de 45.
  • Le Chem Ben voit le Nom déployé en indice « doublé ». Il compte 9 lettres et a une valeur numérique de 52.

AV se situe au niveau du crâne de l’Homme Primordial et donc de la Sephira Hokhmah. Cette dimension reste cachée à l’homme qui ne peut en appréhender que la surface. La connaissance ne commence qu’en SAG qui désigne les lumières qui sortent des Oreilles de l’Homme Primordial. SAG est assimilé à Binah (qui a une valeur numérique de 63). A partir de SAG, la Sagesse commence à se dévoiler. Le Chem MAH correspond aux lumières qui sortent du nez de l’Homme Primordial et le Chem Ben correspond aux lumières qui sortent de la Bouche. Ces lumières sont la production des vases par la sortie et le retour des Sephiroth !

Il y a encore les lumières des Yeux qui sont les points, leur brisure et leur chute. Il y a enfin le Monde de la Réparation avec tous ses visages : l’Ancien, la Longue Face, le Père, la Mère, la Petite Figure et le Féminin.

Pour revenir au Monde des Points (olam haNiqoudim), il y survient ce que l’on nomme la Brisure des Vases, celle-ci prend naissance dans la sortie et le retour des lumières de la Bouche, car c’est lors de ce retrait qu’aurait eu lieu la formation du Kéli (Vase), racine de la matérialité. Les Vases étaient disposés les uns sous les autres, caractéristique du monde des points où les Sephiroth sont isolées les unes des autres. Ceci sera d’ailleurs une des causes de la Brisure des Vases.

Les Sephiroth de l’Emanation sont brisées et sont tombées dans les mondes de la Création, de la Formation et de la Fabrication. Il est dit que la partie intérieure des Sephiroth de l’Emanation sont tombées dans la monde de la Création, que la partie intermédiaire est tombée dans le monde de la Formation et que la partie extérieure est tombée dans le monde de la Fabrication.

La Brisure produisit 288 étincelles de lumière qui étaient contenues dans les vases.

Lors de leur chute, elles se sont mélangées avec les « écorces » (qelipoth) ainsi, « il n’y a rien au monde, dans tous les mondes et, de même dans toutes les parties du monde de la Fabrications comme le minéral, le végétal, l’animal ou l’humain, où l’on ne puisse trouver des étincelles de sainteté mélangées aux écorces ; et elles doivent être triées » (Rabbi Haïm Vital, Mavo Chéarim 7 2 1).

Ce tri doit avoir lieu dans le Féminin, en Malkhut, la Royauté, dernière Sephiroth, notre monde. De ce tri dépend la remontée de la lumière purifiée vers le monde de l’Emanation.

La Magie de la Réparation se situe au sein des Mondes

L’Arbre de Vie est présent dans tous les champs magiques, tous éléments confondus. C’est l’Arbre de Vie Kabbalistique duquel toutes choses dépendent. Il y a une grande analogie entre celui-ci et l’arbre Yggdrasil des Scandinaves. Les kabbalistes ont dû attendre pas moins d’un millénaire pour recevoir l’autorisation de la diffusion de la Kabbale.

Chaque Monde contient l’Arbre de Vie en entier. Comment est organisé l’Arbre de Vie ? Les mondes de la kabbale sont ils semblables aux dimensions des nouveaux physiciens : 3 dimensions d’espace , une de temps et 6 repliées ?

Les mondes sont des degrés de dissimulation de l’état constant de la réalité. Monde, soit Olam en hébreu qui vient du mot Elem, dissimulation. L’espace, et le temps n’existent pas dans le Monde spirituel, les termes espace et temps sont cependant parfois employés pour désigner le désir et son évolution.

« Les mondes spirituels descendent dans notre monde et y forment tout ce qui le peuple: la nature minérale, végétale, animale et humaine. Notre monde peut être étudié au moyen de la Kabbale en ayant la connaissance des racines spirituelles et de leur relation avec notre monde. » Rav Michaël Laïtman

« Tous les mondes correspondent à la descente du Créateur de l’en-haut vers l’en-bas, sur les 125 degrés des 5 mondes, à Sa restriction en quelque sorte, à l’éloignement successif de la création par rapport au Créateur jusqu’à ce qu’elle descende dans notre monde et se détache complètement du Créateur, cesse de Le ressentir. Quand la création commence à s’élever, elle parcourt le chemin inverse en gravissant successivement les 125 degrés des 5 mondes qui ont été formés à cette fin, chaque degré donnant à l’homme les forces lui permettant de s’élever sur le degré suivant. » Rav Michaël Laïtman

« La descente de l’en-haut vers l’en-bas correspond au processus de régression de l’âme, et l’élévation, à sa progression. Au cours de la descente, la force de chaque degré va décroissant, la lumière divine est de plus en plus dissimulée à la création. L’élévation de l’homme de l’en-bas vers l’en-haut dévoile de plus  en plus la Lumière divine et, par conséquent, donne à la création de plus en plus de forces pour surmonter le chemin. » Rav Michaël Laïtman

La Torah elle-même connaît quatre degrés d’interprétation : Peshat, Remez, Derach et Sod, qui forment les 4 lettres du mot PaRDeS  et les quatre degrés du PaRDeS correspondant aux quatre degrés de Néfèche, Roua’h,Nechamah et ’Hayah.

  • PESHAT, c’est-à-dire le sens littéral du texte qui ne traite que du monde sensible ;
  • REMEZ, c’est-à-dire l’allusion / insinuation qui consiste en un niveau plus élevé de l’étude ;
  • DERASH, c’est-à-dire l’interprétation figurée, qui est la parabole, la légende, le proverbe ;
  • SOD, c’est-à-dire le Secret, qui consiste en le niveau ésotérique traitant de la métaphysique et de la révélation des réalités surnaturelles, secrètes et mystérieuses.

Le Pardès, littéralement « le verger », qui donnera ensuite « le paradis », désigne un lieu où l’étudiant de la Torah peut atteindre un état de béatitude. Les ouvrages de Kabbale enseignent la structure des mondes spirituels et révèlent la méthode qui permet d’y accéder. Le Pardès illustre donc, le cheminement intellectuel et spirituel.

L’étude de la Torah est un voyage en soi, du monde extérieur du physique vers le monde intérieur de la spiritualité, un procédé pour entrer dans le Pardès qui est un procédé de dévoilement du message codé de la Torah. Ceci donne le moyen de s’élever des mondes inférieurs vers les mondes supérieurs.

Les quatre Archanges Recteurs

Ézéchiel voit venir du nord, poussé par un vent impétueux, un char, semblable au char de feu qui avait emporté, le prophète Élie, traîné par quatre êtres composites et mystérieux (les Keroubim)

Les quatre Kerubim sont fortement associés aux lettres du Tétragrammaton. Maintenant, il ne doit pas être oublié que ces formes dans les visions d’Ezechiel supportent le trône de la Divinité, sur lequel l’Homme Céleste est assis – l’Adam Qadmon, l’image Sephirothique ; et qu’entre le trône et les créatures vivantes (hayoth hakodesh), il y a le firmament.

Ici, nous avons donc les quatre mondes – Atziluth, la forme déifiée ; Briah, le trône ; Yetzirah, le firmament ; Assiah, les Kerubim. Donc, les Kerubim représentent le pouvoir des lettres du Tétragrammaton sur le plan matériel, et tous quatre représentent l’opération des quatre lettres dans chacun des quatre mondes.

Donc, les Kerubim sont les formes vivantes des lettres, symbolisés dans le Zodiaque par le Taureau, le Lion, le Poisson et le Scorpion.

Le mystère de l’homme terrestre et mortel suit le mystère du Surpernel et Immortel, et ainsi fut créée l’image de Dieu sur la terre. Dans la forme du corps trouve-t-on le Tétragrammaton. La tête est Yod, les bras et les épaules sont Hé, le corps est Vav et les jambes représentent le Hé final. Donc, comme la forme extérieure de l’homme correspond au Tétragrammaton, ainsi l’âme animée correspondra-t-elle aux dix Sephiroth, et comme celles-ci trouvent leur expression dans la trinité de la Couronne, du Roi et de la Reine.

Les 4 niveaux de l’Âme

Ainsi, la division principale de l’âme sera-t-elle :

– La première est Neshamah, qui est le plus haut degré de l’être, correspondant à la Couronne.

– Le second est Ruah’, le siège du bien et du mal, correspondant à Tiphereth, le monde moral.

– La troisième à Nephesh, la vie animale et les désirs, correspondant à Yessod, le monde matériel, sensuel.

Toutes les âmes préexistaient dans le monde des émanations et ont leur état originel dans l’androgynat, mais, en descendant sur terre ils se séparent en mâles et femelles et habitent différents corps.

Ainsi, si dans cette vie mortelle, la moitié masculine rencontre sa moitié féminine, un grand attachement naît entre eux et ils est dit que dans le mariage les moitiés séparées sont conjointes, et les formes cachées s’apparentent alors aux Kerubim.

Mais cette vision triple de l’âme est seulement applicable aux trois formes de l’intellectuel, du moral et du matériel. Ne perdons pas de vue la grande idée kabbalistique que la trinité est toujours complétée et trouve sa réalisation dans le quaternaire : d’où, YHV est complété et réalisé dans YHVH.

La trinité de : Couronne Roi Reine Père Fils Esprit Absolu Formation Réalisation

Est complétée par le quaternaire de : Absolu Père et Mère Fils Fiancée Macroprosopus Père et Mère Microprosopus Malkuth, la Reine et Fiancée

  • Atziluth.- Archétype
  • Briah- Créatif
  • Yetzirah – Formatif
  • Assiah – Matériel

Et à ces quatre, l’âme répond dans les quatre formes suivantes :

  • H’ayah à Atziluth.
  • Neshamah à Briah.
  • Ruah’ à Yetzirah.
  • Nephesh à Assiah.

Mais, H’ayah est, en l’âme, une forme archétypale, « l’Âme groupe »analogue au Macroprosopus. Alors que Neshamah, Ruach et Nephesh représentent en elles-mêmes le Tétragrammaton, sans H’ayah, qui est néanmoins symbolisée « dans le point le plus haut du Yod, » ; comme le Macroprosopus est censé être symbolisé par le point la haut du Yod de YHVH. Car, « Yod est l’Ancien caché et occulté. »

Dans les enseignements qabalistiques d’Eliphas Levi dans sa « Clés des mystères. » Il donne l’essence des idées de Rabbi Moïse Cordoverro et de Rabbi Yitzh’aq Luria. « L’âme est une lumière voilée ».

Cette lumière est triple : ’Neshamah = pur esprit ; Ruah’ = esprit ou âme ; Nephesh = médiateur plastique.’

»Le voile de l’âme est la coque de l’image. ’L’image est double car elle reflète à la fois l’ange du bien et du mal de l’âme. Nephesh est immortelle car elle se renouvelle elle-même par la destruction des formes ; Ruah’ progresse au travers de l’évolution des idées ; Neshamah progresse sans destruction .’

« Il y a trois demeures à l’âme : ’l’Abîme de la Vie ; Le Paradis supérieur ; Le Paradis inférieur.’ »

L’image Tzelem est un sphinx qui propose une énigme de vie.

’L’image fatale (c-à-d, à laquelle on succombe à l’extérieur) dote Nephesh de ses attributs, mais Ruah’ peut substituer l’image conquise par l’inspiration de Neshamah. Le corps est le voile de Nephesh, Nephesh est le voile de Ruah’ qui est le voile de Neshamah. La lumière se personnifie elle-même en se voilant, et la personnification est stable uniquement quand le voile est parfait. Cette perfection sur terre est relative à l’âme universelle de la terre (c-à-d comme macrocosme, donc le microcosme est l’homme.)’

Il y a trois atmosphères pour les âmes.

La troisième finit là où l’attraction planétaire des autres mondes commence. Les âmes qui se sont perfectionnées sur cette terre passent alors à un autre plan. Après avoir traversé les planètes elle arrivent au soleil ; puis, elles montent dans un autre univers et recommencent leurs évolutions planétaires de mondes en mondes et de soleils en soleils. »Dans les soleils elles se rappellent et dans les planètes, elles oublient. Les vies solaires sont les jours de la vie éternelle, et les vies planétaires sont les nuits avec leurs rêves.

Les anges sont de lumineuses émanations personnifiées, pas par jugement ni voile, mais par l’influence divine.

Les anges aspirent à devenir des hommes, car l’homme parfait, l’homme-Dieu, (pour le distinguer du Dieu-homme) est au-dessus de tous les anges. » Les vies planétaires sont composées de dix rêves d’une centaine d’années chacun, et chaque vie solaire est d’un millier d’années. Ainsi, il est dit qu’un millier d’années sont à la vue de dieu comme un jour.

La définition d’une semaine :

« Chaque semaine – c’est à dire chaque 14.000 ans – l’âme se baigne et se repose dans un rêve jubilatoire d’oubli. En se réveillant de là, elle a oublié le mal et ne s’est rappelée que le bien. »

De Ruah et de Nephesh, influencées par les bonnes aspirations de Neshamah, procède Michaël, l’ange bénéfique de l’âme ; c’est à dire, le hiéroglyphe synthétique des bonnes idées, ou, dans une phraséologie bouddhiste ésotérique, le « Bon Karma » de l’homme.

De Nephesh dominant Ruah’ et sans l’influence bénéfique de Neshamah, procède Samaël, l’ange maléfique de l’âme ; c’est à dire, le hiéroglyphe synthétique des idées mauvaises, le « mauvais Karma de l’homme. Et le Tzelem, ou image, est double car elle reflète et Michaël et Samaël.

L’homme arrive au monde avec deux dimensions de l’âme : Nefesh HaBehemi – le Féminin –  (l’âme vitale, ou âme animale) et Nefesh HaEloki – le Masculin – (âme spirituelle).

Il existe un cinquième niveau de l’âme appelé Yéhidah.

L’âme a cinq noms :

  • Rouah’
  • Nefech
  • Nechama
  • Haya
  • Yehida

Ces niveaux de l’âme sont à mettre en rapport avec les quatre mondes de l’arbre des Sephiroth :

  • néfèch : monde de l’action ;
  • rouah : monde de la formation ;
  • nechama : monde de la création ;
  • haya : monde de l’émanation ;
  • yehida : tangence avec le en sof (l’infini) – (situation de devéqout – adhésion/union à D.ieu).

La Nechama correspond au programme de la création, sa bonne organisation.

Pour ce qui est de la Yehida…Tous les membres, dans le corps, vont par deux. Mais elle est une. (Tanhouma Noah 1)

La Nechama est appelée lumière. (Devarim raba : 82)

Programme de la création ?

Ce qui, en toi, t’incite à acquérir ta stature, ta valeur, ta beauté. Cette lumière, en toi, qui te voit aimer la grandeur, la noblesse, la bonté.Quant à la yehida, elle fait de toi un être unifié.Même si tu as deux bras, deux jambes, deux yeux, deux oreilles, deux narines, deux glandes génitales, tu es Un. La dualité ne t’ampute pas, ne te dénature pas, ne te dupe pas.

Le niveau d’âme de YEHIDA que possédait Adam avant la faute lui permettait d’unifier extériorité et intériorité. Le jour où Adam a fauté, la YEHIDA l’a quitté. Depuis la faute d’Adam , aucun homme au monde n’est parvenu à ce degré d’unification. Lorsque HENOCH (fils d’Adam) parvint à ce niveau, le monde ne put le supporter et il fut obligé de le quitter. De même le prophète ELIE quitta ce monde lorsqu’il fut atteint de cet éclat supérieur. La YEHIDA désigne l’âme du MACHIAH qui unifiera le monde d’en haut et le monde d’en bas. Machiah’ (messie) et Nah’ash ( serpent) ont la même valeur numérique de 358.

L’animal possède les quatre modalités de l’être, désignées par les termes néfèch, rouah, nechama, haya. Il ne posséderait pas la modalité designée par le terme « yehida ».

D’après Marc-Alain Ouaknin, selon la tradition hébraïque Yehida désigne la manière d’être unique à chaque être humain. Celui-ci a une vocation propre qu’il doit réaliser et qu’il est le seul à pouvoir réaliser. La ressemblance avec Dieu se trouverait à ce niveau-ci (Cf Marc-Alain Ouaknin, « Tsimtsoum », Spiritualités vivantes, série judaïsme, Albin Michel, Paris 1992, pp. 182-186).

En YEHIDA, Nefesh HaBehemi – le Féminin – (l’âme vitale, ou âme animale) et Nefesh HaEloki – le Masculin –  (âme spirituelle) sont unies par les Noces Alchimiques.

Comme Ida et Pingala qui lorsqu’elles sont unies, permet la montée de Shushuma…. puis de Kundalini…

La Guérison : Refouah Shelema, symbolisée par le Caducée d’Hermes.

Définition des niveaux de l’âme

Néfèch

La première dimension de la personne est son néfèch. Le néfèch est tout d’abord le corps et l’ensemble de ses possibilités d’action. De ce fait, il correspond au monde de l’action (Olam ha Assia). Pour bien comprendre les différents niveaux de l’âme de la personne, il est important de faire une distinction entre ce que le texte biblique nomme demout et tsélèm. Dans le premier chapitre de la Genèse, nous lisons à propos de la création de l’homme :

Et Dieu-Elohim dit : « Faisons l’homme à notre image selon notre ressemblance » ; et Il créa, Dieu-Elohim, l’homme à son image, à l’image de Dieu-Elohim Il le créa, masculin et féminin Il les créa.

Ce verset, mille fois traduit et dix mille fois commenté, propose une terminologie intéressante et importante qui va nous éclairer sur la question du corps.

En plus de l’étonnant pluriel « faisons », le redoublement de l’« image » par la « ressemblance » pose un problème fondamental.

Le verset met en place la distinction fondamentale entre l’image (tsélèm) et la ressemblance (demout).

Que recouvrent précisément ces termes de tsélèm et de demout ?

Le sens de demout est donné par les commentaires comme celui d’aspect « visible et extérieur » ; celui de tsélèm comme dimension « invisible et intérieure ». Ainsi Rabbi Itshaq Ben Hayyim, le fils de Rabbi Hayyim de Volozhin, écrit-il :

« Le Zohar et les écrits du Ari affirment que le tsélèm se rapporte au monde caché, tandis que le demout se rapporte au monde révélé. »

Rouah

Le rouah, c’est tout d’abord l’ensemble des émotions, pulsions et autres forces intérieures qui nous poussent en avant et nous font exister ; c’est le moteur émotionnel du néfèch.

Selon la terminologie que nous avons utilisée plus haut, c’est l’image spirituelle que nous nous faisons de notre corps. La manière, non seulement physique mais aussi intérieure, que nous avons de nous sentir dans notre corps. Le rouah correspond au monde de la formation (Olam ha Yetsira).

Respiration et parole

D’un point de vue sémantique, le mot rouah signifie « vent, air, souffle, respiration, esprit ». Il s’agit d’un aspect du système respiratoire depuis la bouche et le nez jusqu’aux poumons. Les poumons sont l’« interface » entre l’intérieur et l’extérieur en ce qui concerne l’oxygène. La circulation de l’air, entre le nez et la bouche d’une part, et les poumons d’autre part, est le rouah.

Le mot a subi deux évolutions. Il a commencé par signifier « esprit » puis aussi « parole ». De fait, la parole est aussi une modulation du souffle sur les cordes vocales. Dans le Zohar et le Tiqouné Zohar, les organes du rouah se retrouvent dans le Tétragramme sous la forme de la lettre vav (la trachée) et des deux  (les poumons).

La physiologie de la respiration, bien que très complexe, peut cependant être présentée schématiquement comme un lieu d’échange au niveau des poumons, qui prennent en charge l’oxygène qui passe dans le sang, fixé sur les globules rouges, et qui rejettent le gaz carbonique porté par le sang depuis les cellules et fixé sur l’hémoglobine.

Quand nous respirons, très souvent nous pensons « air-oxygène » (entrée et sortie), en oubliant l’articulation des systèmes circulatoire et respiratoire. Le rouah vivant est conséquent d’une vie émotionnelle riche. Celle-ci peut s’atteindre par une prise de conscience des échanges qui existent entre notre corps et nos émotions avec le monde extérieur.

Nechama

La nechama est le troisième niveau de l’âme et correspond au monde de la création (Olam ha Beriya). De ce fait, c’est plus la dimension intellectuelle de l’âme. Il est intéressant cependant de noter que ce terme plus que les deux précédents est devenu synonyme de l’« âme » au sens vague et populaire de ce mot. En fait, originellement, la nechama vient de la racine nacham qui veut dire « respirer ». Le mot nechima, c’est la respiration, le souffle.

Il est donc a priori bien difficile de faire une distinction entre rouah et nechama. Cependant, on peut dire que la nechama est la dimension spirituelle de l’homme. Une fois qu’il possède un corps sain (néfèch) dans lequel les énergies circulent correctement et qu’il est capable par sa respiration et sa parole d’énergétiser son corps d’une manière vécue profondément en équilibrant ses émotions (rouah), l’homme peut organiser sa vie spirituelle en approfondissant les textes de la tradition et ses commentaires. C’est le moment où la méditation se fait étude.

Lecture et interprétation.

Le premier niveau concerne le corps, le second, la voix et les émotions, le troisième, le texte et l’esprit. La nechama est donc une respiration intellectuelle et spirituelle qui va passer par un rapport au texte. L’homme n’est plus, comme dans le second niveau du rouah, un « animal – parlant – sentant », mais un « animal – lisant – pensant – commentant ». En dehors de l’étude des textes de la tradition, il est possible de faire des exercices de méditation liés à l’écriture et à la visualisation.

Une respiration intellectuelle : l’étude

L’étude est l’un des niveaux les plus élevés de la méditation. Il est dit dans la michna : « Talmud Tora kenéguèd koulam » ; c’est-à-dire : « L’étude de la Tora a autant d’importance que tous les autres rites réunis. » Les maîtres de la qabale font remarquer que le verbe « étudier » est symbolisé par la lettre lamèd (voulant dire « étude »), qui a la particularité d’être la seule des vingt-deux lettres de l’alphabet à dépasser la ligne d’écriture vers le haut. Etudier, c’est s’élever, se dépasser, ouvrir la porte de l’infini..

Un des lieux fondamentaux de la vie du qabaliste est la maison d’étude ou bèt-hamidrach. On parle aussi de yechiva, au pluriel yechivot). C’est un lieu où se retrouvent à la fois les talmudistes et les qabalistes. Pas besoin de diplômes pour entrer… Seul est nécessaire le désir d’apprendre. Pas de limite d’âge non plus. Monde hors du temps, on y rencontre des enfants et des sages. Sans doute est-il important de faire une visite dans ce « dojo » des qabalistes

Poussons la porte…

La salle d’étude n’a pas beaucoup changé avec le temps. Il y règne la même atmosphère que dans les yechivot de Pologne, de Russie ou du Maroc aux siècles derniers. Les récits et les témoignages nous confirment cette impression d’atemporalité et nous donnent parfois la sensation de nous rapprocher de quelque dimension nommée par les poètes « éternité ».

Désordre, brouhaha, gesticulation véhémente, allées et venues incessantes, ainsi se présente le bèt-hamidrach. La maison d’étude est un lieu de vie qui sert aussi de synagogue, voire, à de nombreuses occasions, de salle à manger. Les étudiants talmudistes ou qabalistes n’ont pas la quiétude du moine. Le silence n’est pas de règle autour des tables, rarement alignées, où foisonnement pêle-mêle des livres ouverts empilés les uns sur les autres.

Les étudiants – assis, debout, un genou sur le banc ou la chaise – sont penchés sur les textes ; l’un à côté de l’autre, ou plus généralement l’un en face de l’autre, il lisent à haute voix, se balançant d’avant en arrière, de gauche à droite, ponctuant les articulations difficiles du raisonnement de larges gestes du pouce, frappant parfois frénétiquement les livres ou la table, voire l’épaule du compagnon d’étude, feuilletant avec fébrilité les pages des commentaires pris et remis rapidement dans les rayons de l’immense bibliothèque qui fait le tour de la salle. Les protagonistes de cette « guerre du sens » essaient de comprendre, d’interpréter et d’expliquer.

Avant la leçon magistrale, c’est la hakhana ou « préparation ». Après la leçon, c’est la hazara ou « répétition ». Il n’y a qu’un seul cours par jour, et dans les grandes classes, il ne peut y avoir qu’un seul cours par semaine !

Le plus surprenant est que les couples d’étudiants ne sont pas systématiquement constitués de personnes du même âge. Il peut y avoir un jeune de vingt ans avec un homme de quarante, voire de soixante ans ou plus. Ici, le savoir n’a pas d’âge ! Les étudiants vont consulter le maître – rarement, heureusement, quant au sens du passage étudié -, qui explique, prend position sur les thèses proposées et calme, pour un instant, le combat passionné des consultants.

Ici, deux hommes âgés, aux barbes blanches, s’approchent d’un jeune homme pour lui demander d’arbitrer un différend dans l’interprétation d’un texte. Le jeune homme doit être un ilouï (nom que l’on donne aux étudiants particulièrement doués). Certains relèvent plus du génie que de la simple sagesse. L’étude étant essentiellement orale, on écrit rarement dans la maison d’étude : il se développe chez les talmudistes et les qabalistes une extraordinaire mémoire visuelle du texte, au point que certains ilouïm (« génies ») sont capables non seulement de réciter des milliers de pages du Talmud avec leurs commentaires, mais aussi de situer des passages sur la page talmudique. Il existait en Europe de l’Est ou en Afrique du Nord, comme aujourd’hui en Israël ou aux Etats-Unis, des personnes capables de réciter tous les mots traversés par une épingle que l’on aurait plantée dans un traité du Talmud.

Sur une autre table, plus loin, un étudiant s’est endormi, les bras croisés sur un texte du Talmud ; à côté de lui, un autre sirote un café et fume une cigarette en prenant un air méditatif, concentration nécessaire à la poursuite de l’étude. Tout à coup, les corps se soulèvent et on a l’impression de voir des vagues sur une mer agitée. Les étudiants se sont levés et rassis, mus par une force invisible qui les a effleurés : le maître est passé ! Le respect dû au maître s’est traduit par cette danse des corps en harmonie avec le déroulement de la réflexion.

L’étude n’est pas seulement une science ou un art, mais la possibilité même de l’existence de la force cosmique qui maintient le monde. Pour les mystiques de l’étude, il est nécessaire de faire des tours de garde pour que jamais l’étude ne s’arrête un seul instant : le monde pourrait en venir à disparaître… Tout bouge ! Le bèt-hamidrach connaît une effervescence ininterrompue où, de jour comme de nuit, résonnent les voix, le bruissement infini de l’étude… le chant de l’étude.

L’étude hébraïque concerne l’esprit. C’est un acte spirituel d’une grande portée dès lors qu’on comprend qu’étudier, c’est se lier à la lumière de l’infini qui arrive en ce monde portée par les lettres de l’alphabet hébraïque ou, comme dit le texte du Tiqouné Zohar, portée par des « chevaux de feu ».

Haya

C’est le quatrième niveau de l’âme, qui correspond au monde de l’émanation (atsilout).

C’est un degré de spiritualité qui englobe aussi bien la conscience du corps que les sentiments et les réflexions intellectuelles.

Haya est un mot qui apparaît aussi dans le livre de la Genèse lors de la « formation » de l’homme et qui est associé aux mots néfèch et nechama : « vayitsère hachem Elohim èt haadam afar min haadama, vayipah beapav nichmat hayyim, vayehi haadam lenéfèch hayanichmat hayyim, ce qui veut dire : « Et Yhvh-Elohim forma l’homme : poussière de la terre. Il souffla dans ses narines une respiration de vie [nichmat hayyim] et l’homme fut un être vivant [néfèch haya]. » Le mot haya, du verbe hayo, signifie « vivre ». Hayim, c’est la vie. D’après le texte biblique, néfèch haya désigne toute créature vivante, homme ou animal. Ce souffle de vie n’est pas seulement le fait que l’homme respire et parle, mais que celui-ci est aussi capable de prier. »

Le niveau de haya se traduit par la prière : la tefila, qui veut dire ligature, se lier. La prière est un des plus hauts niveaux de la méditation.

Haya est l’état dans lequel l’homme ressent la possibilité d’un dialogue avec l’infini et se perçoit comme recevant la lumière du en sof.

Ici, la connaissance de l’âme ne porte pas dans l’immanence des attributs divins qui caractérisent la nature de l’énergie divine manifestée dans la création, mais plutôt dans la connaissance de ce que D.ieu n’est pas, c’est-à-dire de quelle manière Il n’est pas limité ou pas défini par l’univers fini.

Ainsi, l’âme se fond dans un état d’annulation complète de l’ego. Il n’y a pas de quête de soi et pas d’affirmation de soi en dehors de D.ieu. ‘Haya est appelée l’amour de D.ieu « de tout son être » (Deut. 6, 5). C’est la connaissance de la vérité absolue des choses.

Le Zohar enseigne que lorsqu’une personne naît, elle reçoit un Nefech du monde de Assiya, le plus bas des mondes, constituant le niveau de plus grande dissimulation de D.ieu.

Si, grâce à son service divin et ses bonnes actions, elle s’en rend digne, elle reçoit alors un Roua’h, du monde de Yetsira.

Par un travail encore plus grand, elle peut gagner la révélation du niveau de Nechama, correspondant au monde de Briah.

Grâce à un degré élevé de purification, elle pourra être en mesure d’atteindre le niveau de ‘Haya, qui correspond au monde de Atsilout, et même de Ye’hida qui est la conscience divine du niveau de Adam Kadmon et au-delà. (« Au-delà » parce que le niveau de l’âme appelée Ye’hida transcende dans son essence tous les mondes, puisqu’il n’est jamais séparé de D.ieu. La Yé’hida est décrite comme faisant « véritablement partie de D.ieu en haut » et comme « une étincelle du Créateur, revêtue dans une étincelle de la création »).

Yehida

Yehida est le plus haut niveau de l’âme. Très rares sont ceux qui peuvent l’atteindre. Ye’hida correspond au niveau de l’âme appelé Adam Kadmon.

C’est un état d’être au-delà du monde de l’émanation où le mystique entre en contact tangentiellement avec le divin. Certains maîtres pensent qu’il existe une véritable devéqout, unio mystica, d’autres pensent que l’on s’approche d’une véritable communion avec la lumière de l’infini, mais que le qabaliste ne perd pas conscience de son propre moi.

Etymologiquement, le mot yehida signifie « singularité », « unicité ».

Dans une première approche, cela correspond au niveau éthique, c’est la manière d’être unique de chacun. Unicité fondamentale d’où découle l’idée de responsabilité. Pour la tradition hébraïque, chaque être humain a une vocation propre, singulière à réaliser, et qu’il est seul à pouvoir réaliser. Il doit répondre à cette vocation, ce projet unique. Là est sa responsabilité.

Au niveau de la méditation, c’est un stade au-delà de la prière. Les paroles prononcées ici ne sont pas celles qui se disent dans les mots communs des prières que tous prononcent, ce qui était le cas des psaumes.

Ici, le qabaliste invente ses propres prières au cours d’une retraite solitaire dans la forêt ou dans la nature. C’est ce que l’on nomme la hitbodébout (« esseulement »). Cette méditation est très pratiquée encore de nos jours dans le groupe mystique des hassidim de Breslev. Une grande littérature est consacrée à ce sujet.

Le mystique seul médite en silence sur sa vie et son comportement. Il est dans un retour sur lui-même (techouva) et souvent se laisse aller à des pleurs. La qabale contient en effet de nombreux récits où le qabaliste entre dans un état de « pleurement » mystique et de lamentations diverses.

Les doigts de la Main et les 5 niveaux de l’Âme

YEH’IDA correspond à l’Auriculaire
H’AYA correspond à l’Annulaire
NESHAMA correspond au Majeur
ROUAH’ correspond à l’Index
NEFESH correspond au Pouce

La main est l’organe par lequel toute l’ingéniosité de l’intelligence s’exprime dans la réalité.

 

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